Les conservateurs autrichiens se sont déclarés dimanche prêts à entamer des négociations avec l’extrême droite pour former un nouveau gouvernement, une volte-face politique après l’échec des négociations de coalition avec les libéraux et les sociaux-démocrates.
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5 janvier 2025 – 18h06
(Keystone-ATS) L’Autriche a plongé samedi dans l’incertitude politique lorsque le chancelier conservateur Karl Nehammer a mis fin aux négociations visant à former un gouvernement centriste sans l’extrême droite, arrivée en tête aux élections législatives de fin septembre.
Dans la foulée, M. Nehammer a annoncé qu’il démissionnerait « dans les prochains jours » de son poste de chancelier et de la présidence du Parti populaire autrichien (ÖVP, conservateurs), promettant « une transition ordonnée ». Il occupe les deux postes depuis fin 2021.
Lors d’une réunion des dirigeants de l’ÖVP dimanche, le secrétaire général du mouvement, Christian Stocker, a été nommé chef par intérim du parti. Il a indiqué avoir été autorisé par son parti à entamer des négociations de coalition avec l’extrême droite.
“Ce pays a besoin d’un gouvernement stable aujourd’hui, et nous ne pouvons pas continuer à perdre du temps que nous n’avons pas en campagnes ou en élections”, a-t-il ajouté.
Nouveau chemin ouvert
Peu auparavant, le président autrichien Alexander Van der Bellen avait indiqué qu’il allait rencontrer lundi le chef du Parti autrichien de la liberté (FPÖ, extrême droite), Herbert Kickl, pour “discuter de la nouvelle situation”.
“Les voix au sein de l’ÖVP qui excluaient toute collaboration avec (…) Kickl sont devenues beaucoup plus discrètes”, a déclaré le président à la presse. «Cela signifie qu’une nouvelle voie s’est ouverte, qui n’existait pas auparavant.»
Lors d’une conférence de presse, M. Stocker a salué la décision du président de discuter avec le leader d’extrême droite, dont le parti avait rassemblé près de 29% des voix aux législatives mais qui jusqu’alors n’avait pas trouvé de partenaires pour former un gouvernement.
On ne sait pas encore si M. Van der Bellen demandera à l’extrême droite de tenter de former un gouvernement.
Le président a initialement demandé aux conservateurs de former un gouvernement stable qui respecte les « fondements de notre démocratie libérale ».
Par le passé, il a émis à plusieurs reprises des réserves à l’égard de M. Kickl, dont le parti est donné 35% dans les derniers sondages.