(Pékin) La Chine a annoncé jeudi des sanctions contre 10 sociétés américaines et leurs dirigeants, dont plusieurs succursales du géant Lockheed Martin, au nom de leur participation à des ventes d’armes à Taïwan.
Le géant asiatique estime que l’île est l’une de ses provinces, qu’il n’est pas encore parvenu à unifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Il n’exclut pas le recours à la force pour y parvenir.
Sous la présidence de Joe Biden, les Etats-Unis ont procédé à plusieurs ventes d’armes à Taïwan, suscitant la colère de Pékin qui y voit une atteinte à sa souveraineté.
Le ministère chinois du Commerce a placé jeudi plusieurs entreprises américaines sur une « liste d’entités peu fiables » en raison de « leur participation à des ventes d’armes » à Taiwan, indique-t-il dans un communiqué.
Cette décision a été prise « afin de protéger la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement de la Chine », a-t-il souligné.
Parmi les entreprises ciblées figurent plusieurs entités du mastodonte américain Lockheed Martin, fabricant d’équipements de défense et aérospatiale, la branche missiles de Raytheon et trois sociétés du géant de l’armement General Dynamics.
Ces entreprises ne peuvent plus réaliser d’importations ou d’exportations « liées à la Chine » ni même d’investissements dans le pays asiatique. Leurs « hauts dirigeants » ne pourront plus entrer sur le territoire chinois.
La Chine avait déjà annoncé vendredi qu’elle sanctionnerait sept entreprises américaines, après l’approbation par Washington d’un nouveau programme d’aide militaire à Taiwan.
Si Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei depuis 1979, le Congrès américain lui impose dans le même temps de fournir des armes à Taïwan.
Les relations Pékin-Taipei sont exécrables depuis 2016 et l’arrivée à la présidence de l’île de Tsai Ing-wen, puis de son successeur Lai Ching-te en mai 2024, tous deux catégoriquement opposés à la légitimité des exigences chinoises.
Ce dernier exerce en retour une forte pression militaire sur le territoire.
Dans le même temps, le ministère chinois du Commerce a annoncé jeudi le placement de 28 entités américaines, dont des entreprises de défense, sur sa liste de contrôle des exportations. Cette décision interdit l’exportation de produits à double usage (civil et militaire) vers ces entités.
General Dynamics, Lockheed Martin Corporation et Boeing Defence, Space & Security sont notamment visés afin de « sauvegarder la sécurité et les intérêts nationaux et remplir leurs obligations internationales telles que la non-prolifération », a indiqué le ministère.