Certains maux de tête devraient s’atténuer à Bruxelles. Ce 1er janvier 2025, la Hongrie cède la présidence du Conseil de l’Union européenne à la Pologne, après six mois durant lesquels le Premier ministre hongrois Viktor Orban a élevé l’enjeu géopolitique au rang d’art avec la quasi-totalité des autres membres de l’Union européenne.
A priori, cette nouvelle présidence polonaise devrait épargner à la Commission et aux capitales européennes les tensions des derniers mois. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a promis d’utiliser son mandat pour promouvoir la sécurité européenne. Et d’abord sur la question ukrainienne, avec une compréhension de ce conflit qui doit contraster avec celle de son homologue hongrois. Depuis 2022, cette dernière multiplie les manœuvres dilatoires pour extorquer des concessions en échange de son consentement à aider l’Ukraine.
Un moment crucial pour l’avenir de l’Europe
A peine investi président en juillet 2024, Viktor Orban s’est rendu à Moscou pour serrer la main du président russe Vladimir Poutine, sous prétexte d’une « mission de paix » à laquelle il s’était engagé, suscitant la consternation de ses partenaires européens. Plus récemment, le 28 octobre, le leader de l’antilibéralisme en Europe s’est rendu à Tbilissi pour saluer la victoire contestée du parti Rêve Géorgien, saboteur méthodique du processus d’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne, au terme d’un processus électoral truffé de fraudes et de fraudes. irrégularités.
La présidence polonaise, qui durera jusqu’au 1er juillet 2025, arrive à un moment clé. Le président américain Donald Trump, qui doit prêter serment le 20 janvier, a promis de négocier la paix en Ukraine dans les 24 heures. Varsovie aura beaucoup à faire pour aider à coordonner et affirmer la position de l’Union européenne, afin d’éviter que l’Europe et l’Ukraine ne supportent le poids d’un éventuel « accord » entre Moscou et Washington.
Pour ce faire, la Pologne entend compter sur son rôle croissant dans les affaires européennes, favorisé par son volontarisme en matière d’investissements militaires, et par l’éclipse de l’Allemagne et de la France, toutes deux empêtrées dans des crises politiques internes. . Elle devrait également bénéficier des réseaux européens du Premier ministre Donald Tusk, revenu au pouvoir fin 2023 après avoir occupé successivement les sièges de présidente du Conseil européen et de présidente du Parti populaire européen – auxquels la présidente de la Commission Ursula von der Leyen appartient également.
La sécurité européenne « dans toutes ses dimensions »
Portant la voix des pays d’Europe centrale et orientale qui considèrent plus que jamais l’OTAN comme un élément essentiel de leur sécurité, la Pologne entend faire du développement du lien transatlantique une priorité de son mandat. Mais le gouvernement de Varsovie entend aussi faire avancer le sujet de la sécurité européenne » dans toutes ses dimensions :externe, interne, informationnel, économique, énergétique, alimentaire et santé ».
La Pologne veut également investir dans la lutte contre l’immigration irrégulière, sujet désormais dominant de la politique européenne. Avant le sommet de mars à Bruxelles, il attend la proposition de la Commission pour faciliter les expulsions. « Ce sera très vite à l’ordre du jour »a déclaré l’ambassadrice Agnieszka Bartol, représentante permanente de la Pologne auprès de l’Union européenne, qui juge insuffisant le Pacte sur l’asile et la migration adopté en mai 2024.