(Ottawa) Le gouvernement Legault demande à Ottawa d’adopter immédiatement de nouvelles mesures de contrôle pour freiner l’arrivée de demandeurs d’asile au Québec.
Dans une récente lettre qu’il a transmise à son homologue fédéral, Marc Miller, et au ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, le ministre de l’Immigration du Québec, Jean-François Roberge, affirme que l’imposition du visa A aux ressortissants mexicains au Le début de l’année a considérablement réduit le nombre de demandeurs d’asile en provenance du Mexique.
Ce type de mesure devrait donc être utilisé pour ralentir les demandeurs d’asile en provenance d’autres pays, a affirmé M. Roberge dans sa lettre, que La presse obtenu.
Dans sa missive, M. Roberge soutient que le gouvernement du Québec craint une augmentation marquée du nombre de demandeurs d’asile en raison de la promesse du président élu Donald Trump de procéder à la plus grande expulsion d’immigrants en situation irrégulière aux ÉTATS-UNIS. Les autorités américaines estiment à près de 11 millions le nombre d’immigrés se trouvant dans une telle situation.
Il a déclaré qu’il était important que tout soit fait « pour contrer l’immigration clandestine des deux côtés de la frontière américaine ».
« Outre la vigilance accrue et le renforcement de la sécurité aux frontières que le Québec a demandé au gouvernement fédéral, il est essentiel d’agir en amont pour mieux encadrer la délivrance de visas aux ressortissants étrangers qui souhaitent séjourner au Canada », appuie le ministre Roberge.
« À ce jour, les demandeurs d’asile arrivent en grand nombre au Québec. […] Depuis la signature du Protocole additionnel à l’Entente sur les tiers pays sûrs, les demandes déposées dans les bureaux intérieurs ont connu une croissance importante et représentent maintenant plus de la moitié des demandes d’asile déposées au Québec », ajoute-t-il. .
Imposer des « contraintes supplémentaires »
Selon les données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, les 10 principaux pays d’origine des demandeurs d’asile au Québec sont, dans l’ordre, l’Inde, le Mexique, Haïti, le Bangladesh, le Nigeria, le Ghana, la République démocratique du Congo, la Colombie, l’Algérie et la Guinée. .
En 2023, le Canada se classait au cinquième rang des pays ayant reçu le plus grand nombre de demandes d’asile, derrière les États-Unis, l’Allemagne, l’Égypte et l’Espagne, selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés publié en juin.
Dans la foulée de la victoire de Donald Trump, le gouvernement Trudeau a annoncé avoir élaboré des scénarios pour faire face à une éventuelle augmentation du nombre de demandeurs d’asile.
Selon le ministre Roberge, le gouvernement fédéral doit gérer « plus rigoureusement que jamais » la délivrance des permis de visiteur, d’études ou de travail afin de freiner cette tendance.
Ainsi, il serait utile d’imposer des « contraintes supplémentaires » aux ressortissants des 10 pays d’où proviennent la majorité des demandeurs d’asile qui mettent le pied sur le sol québécois.
M. Roberge endosse les propositions faites publiquement par le premier ministre du Québec, François Legault, à savoir une preuve d’achat d’un billet aller-retour, des vérifications financières sur les actifs, ou encore une enquête de sécurité jugée adéquate.
Ces mesures de contrôle garantiraient, selon M. Roberge, que les ressortissants « ne posent pas de problème de sécurité et ne se comportent pas d’une manière qui pourrait laisser croire qu’ils ont l’intention de quitter leur pays d’origine ». définitivement. »
Des mesures sont prévues à Ottawa
M. Roberge a envoyé cette lettre alors que le Conseil de la fédération se réunit lundi à Toronto pour discuter des mesures que devrait prendre le gouvernement fédéral pour sécuriser la frontière canado-américaine.
Il y a trois semaines, le président élu Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits canadiens et mexicains si le Canada et le Mexique ne mettaient pas fin à ce qu’il appelle le flux de drogues et d’immigrants à travers leurs frontières.
Le gouvernement Trudeau prévoit une série de mesures pour renforcer la sécurité aux frontières. Lors d’une réunion virtuelle des premiers ministres la semaine dernière, le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a présenté le plan estimé à 1 milliard de dollars.
Ce plan s’articule autour de quatre axes principaux : de nouvelles mesures pour renforcer la détection du fentanyl à la frontière par les agents des douanes, une collaboration plus étroite entre les différentes forces de police à proximité de la frontière, l’achat de nouveaux équipements tels que des drones et des hélicoptères pour la surveillance aérienne, et accorder de nouveaux pouvoirs à l’Agence des services frontaliers pour inspecter les colis expédiés à l’étranger.