President Emmanuel Macron names François Bayrou as prime minister of

President Emmanuel Macron names François Bayrou as prime minister of
President Emmanuel Macron names François Bayrou as prime minister of France

Après un suspense qui a duré jusqu’à la toute dernière minute, c’est finalement le centriste François Bayrou qui a été nommé Premier ministre en remplacement de Michel Barnier, dont le gouvernement est tombé la semaine dernière sous le coup d’une motion de censure. C’est ce qu’a annoncé l’Élysée vendredi en début d’après-midi dans un communiqué concis, après bien des hésitations et tant de rumeurs.

Ce quatrième Premier ministre en moins d’un an pourra-t-il tenir plus longtemps que les trois mois de Michel Barnier ? Sa nomination intervient dans un contexte de crise politique sans précédent sous le Ve République, alors qu’aucun parti ne dispose de la majorité à l’Assemblée nationale et que la dissolution de juin dernier rend impossible une nouvelle élection législative avant septembre prochain.

“Je ne sais rien de l’Himalaya qui se dresse devant nous”, a déclaré le nouveau Premier ministre dans la cour de l’Élysée, encadré par son prédécesseur. “Personne ne connaît mieux que moi la difficulté de la situation”, a-t-il poursuivi, avant d’insister sur “la question de la dette et des déficits”, qui pose “un problème moral”.

Sans prendre aucun engagement, il a promis de « ne rien cacher, de ne rien négliger et de ne rien laisser de côté ». Auteur de plusieurs ouvrages sur Henri IV, il ne pouvait s’empêcher d’évoquer celui qui mit fin aux guerres de religion et qui, comme par hasard, est né le 13 décembre dans la ville de Pau, dont François Bayrou est maire. . depuis 2014.

« Un dialogue nécessaire »

Les réactions ont été rapides. Sur un ton plutôt conciliant, le Rassemblement national (RN), qui a fait tomber le précédent gouvernement, a annoncé qu’il ne censurerait pas « a priori » le nouveau. « La balle est désormais entre les mains de François Bayrou. […] Ce nouveau Premier ministre doit prendre en considération la nouvelle situation politique, qui rend le dialogue nécessaire », a déclaré son président, Jordan Bardella. La présidente du groupe parlementaire, Marine Le Pen, a ajouté que « toute autre politique qui ne serait qu’une extension du macronisme, rejeté à deux reprises lors des urnes, ne pourrait conduire qu’à l’impasse et à l’échec ».

« Nous avons toujours dit que nous ne bloquerions pas. Ce qui compte, c’est la feuille de route», a déclaré Laurent Wauquiez, chef du groupe parlementaire Les Républicains (LR).

A gauche, le ton est bien plus offensant. A commencer par celui de La insoumise (LFI), qui dénonce « un nouveau bras d’honneur pour la démocratie » et qui proposera une nouvelle motion de censure dans les plus brefs délais. « Après avoir perdu toutes les dernières élections, Macron installe son premier et dernier soutien à Matignon. Faire tomber Bayrou fera donc tomber Macron», a déclaré Manuel Bompard, bras droit de Jean-Luc Mélenchon.

Au Parti socialiste (PS), qui réclamait un Premier ministre de gauche, la réaction a été plus nuancée. En échange de l’engagement de ne pas voter de loi utilisant l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’éviter de voter à l’Assemblée, les socialistes pourraient éviter toute censure. Pas question pour autant d’entrer au gouvernement. Ceux qui le feraient pourraient même être exclus du parti.

Une arnaque

Evidemment, le choix de François Bayrou n’a pas été simple. Exceptionnellement, le matin même de sa nomination, un étonnant imbroglio a eu lieu à l’Élysée. Dès 8h30, Emmanuel Macron et son candidat ont eu un entretien pour le moins viril, dans lequel ce dernier aurait posé ses conditions, obligeant même le président français à remettre en question son choix. Face aux menaces de celui qui est également président du Mouvement démocratique (MoDem) de quitter la coalition macronienne, il aurait changé d’avis.

C’est pourquoi il a fallu attendre plusieurs heures, pendant lesquelles les rumeurs les plus folles circulaient, pour que la nomination soit enfin annoncée.

Pourtant, François Bayrou fut l’un des tout premiers soutiens d’Emmanuel Macron. On pourrait même dire qu’en 2017, sans son désistement avant le premier tour, le jeune candidat surprise du monde de la finance n’aurait eu aucune chance d’accéder à l’Élysée. Bayrou sera nommé garde des Sceaux (ministre de la Justice), mais pour 34 jours seulement, car il est accusé d’emploi fictif. Une saga qui a duré sept ans.

Ancien homme de la politique, Bayrou est depuis des années un centriste bon enfant, qui a été candidat malheureux à trois reprises à l’élection présidentielle. Ce Béarnais est réputé pour sa ténacité, sa colère et une certaine polyvalence. On lui attribue un léger penchant à gauche, puisqu’à deux reprises il a appelé à voter pour des candidats socialistes à la présidence, ce qui lui a créé de fortes inimitiés à droite.

Ancien professeur de lettres classiques, il fut ministre de l’Éducation et fut l’un des premiers à défendre l’idée d’interdire aux étudiants le port de symboles religieux ostentatoires. En 1994, lorsqu’il a voulu augmenter le financement des écoles privées, il a fait descendre un million de personnes dans la rue. En 2022, alors que Marine Le Pen était menacée de ne pas disposer de suffisamment de parrainages pour se présenter à l’élection présidentielle, il n’a pas hésité à la parrainer afin de « sauver la démocratie », disait-il.

Quel gouvernement ?

Sa première mission sera de voter un budget et de réconcilier les élus PS, LR et RN, une tâche sur laquelle son prédécesseur s’est cassé les dents. D’ici là, la composition de son gouvernement ne sera pas non plus de tout repos. En l’absence de figures de gauche, il devra se rabattre sur le centre et la droite modérée. On se demandait notamment si Bruno Retailleau, l’ancien ministre qui s’est particulièrement illustré à l’Intérieur, fera partie de la nouvelle équipe.

Concernant la crise politique qui sévit en France, le doyen des chroniqueurs politiques français, Olivier Duhamel, a affirmé sur France Culture que « le Ve Jamais République n’a connu, même de loin, une période aussi terrible.»

Cette nomination intervient alors que l’impopularité d’Emmanuel Macron est en passe de battre le record atteint par François Hollande. A peine 6% des Français souhaitent un Premier ministre issu du bloc central et 63% se déclarent favorables à la démission du président en cas de censure gouvernementale.

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