Le procès pour viol de Mazan est entré dans sa phase finale : la défense de l’accusé. Mais comment défendre les violeurs, les meurtriers et autres grands criminels ? Loïc Parein, avocat du récidiviste Claude D., plaide au Point J.
En 2016, Loïc Parein défendait l’assassin de la jeune Marie et d’un premier partenaire. « Je n’ai pas hésité, car les faits n’étaient pas contestés et le travail allait être celui d’empêcher les excès de répression. Et puis quand on a la vocation de défendre, on a cet élan de vouloir venir en aide à ceux qui sont rejetés par toute une société.»
Nous avons tous ce défaut en nous
Loïc Parein a alors été menacé, qualifié de « maître bâtard ». Les menaces contre ses proches ont pesé plus que le regard de la société, quasi-unanime pour le fustiger. «Le véritable critère pour l’avocat pénaliste n’est pas la moralité mais la question de savoir si le droit pénal a été violé ou non. Chacun a le droit d’être défendu, c’est une valeur démocratique, donc le regard de la société sur l’avocat m’importe peu. En revanche, le regard des victimes m’importe davantage. Il faut que je puisse les regarder quand je plaide», poursuit l’avocat lausannois, auteur de «Le premier jour d’un condamné. » publié aux Éditions de l’Hèbe.
Lorsqu’il n’y a aucun doute sur la culpabilité de l’accusé, comme c’est le cas dans le procès Mazan, sur quoi s’appuie la défense ? Peut-on défendre un criminel sans chercher à salir sa victime ? Quelle relation développons-nous avec de tels clients ?
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Caroline Stevan
Monde
