Leurs points communs sont évidents : hostilité envers les élites traditionnelles, fidélité à Donald Trump, absence de scrupules, engagements passés discutables. Mais aussi un manque de qualification pour le poste choisi. Il s’agit de trois des nominations les plus sensibles annoncées par le président élu, qui concernent néanmoins la sécurité nationale des États-Unis, leur engagement envers leurs alliés et leur autorité dans le monde.
Kash Patel est proposé comme futur directeur de la police fédérale (FBI), qu’il a promis de démanteler en grande partie. Tulsi Gabbard devrait devenir directeur du renseignement national, bien qu’il ait défendu les arguments du Kremlin dans la guerre en Ukraine et dans le régime syrien auparavant. Enfin, Pete Hegseth, présentateur et commentateur de la chaîne Fox News, entouré de scandales sexuels, a été choisi comme futur secrétaire à la Défense.
Après le retrait forcé de la candidature de Matt Gaetz au poste de ministre de la Justice, Donald Trump n’a en aucun cas accepté de présenter des candidats moins abrasifs. Au contraire : le 30 novembre, le président élu a confirmé sa volonté de mettre un terme anticipé au mandat de dix ans du patron du FBI Christopher Wray, qui court jusqu’en 2027 et qu’il avait lui-même nommé en 2017. À sa place, Donald Trump veut donc placer un loyaliste, Kash Patel, qui a connu une ascension fulgurante lors de son premier mandat, passant du rang d’enquêteur à la Chambre des représentants au poste de chef de cabinet au Pentagone.
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Le promu restore « loyauté, courage et intégrité » au FBI, a commenté M. Trump. Mais sa véritable lettre de mission n’est pas formulée ainsi. Fin 2023, invité du podcast de Steve Bannon, ancien conseiller spécial du milliardaire, M. Patel avait promis une vengeance impitoyable en cas de nouvelle victoire de Donald Trump en novembre 2024. « Nous allons aller chercher les conspirateurs, pas seulement au sein du gouvernement mais aussi dans les médias »il a dit à propos de ceux qui ont aidé Joe Biden à «truquer les élections»en 2020, évoquant des poursuites « criminel ou civil ».
Entreprise de démolition
En plus de cette chasse aux sorcières, Kash Patel a promis de renvoyer aux Etats-Unis les milliers d’agents travaillant au siège de Washington. Quand on connaît le rôle du FBI dans la lutte contre le terrorisme ou dans le domaine cyber, une telle entreprise de démolition pourrait mettre en péril la détection et la prévention des menaces. Mais une frange croissante du Parti républicain dénonce depuis des années les excès du FBI en matière de surveillance de la population. Devenu, selon eux, au fil des années, une police de la pensée, il abuse des pouvoirs exceptionnels reçus à l’époque des attentats du 11 septembre 2001.
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