La Hongrie eurosceptique d’Orban prend la présidence de l’UE.

La Hongrie eurosceptique d’Orban prend la présidence de l’UE.
La Hongrie eurosceptique d’Orban prend la présidence de l’UE.

Après la Belgique, place à l’imprévisible Hongrie : le pays de Viktor Orban a pris lundi la tête du Conseil de l’Union européenne pour six mois et a promis, face aux craintes de Bruxelles, d’agir avec « impartialité ».

Dérapages antidémocratiques et liens avec le Kremlin malgré l’offensive russe en Ukraine : la présidence hongroise suscite le malaise au sein du Parlement européen et chez plusieurs Etats membres, au moment où la France inquiète aussi, avec une extrême droite aux portes du pouvoir.

A Bruxelles cependant, l’ambiance était “joyeuse” lundi, selon les propos du Premier ministre hongrois, tout sourire après la cérémonie de passation de pouvoir avec le Premier ministre belge Alexander De Croo.

« Tout le monde est ravi que ce soit à notre tour de rendre à l’Europe sa grandeur », a-t-il écrit sur X, faisant écho au slogan trumpien très critiqué choisi par Budapest.

Le gouvernement Orban s’est dit prêt à assumer « les obligations et les responsabilités » de sa mission qui court jusqu’en décembre. “Nous agirons en tant que médiateur impartial”, a déclaré le ministre des Affaires européennes Janos Boka.

« Revenir sur les rails »

« Dans le même temps », a-t-il ajouté, la Hongrie profitera de la lumière pour mettre en avant sa « vision de l’Europe » et « redresser la barre (…) dans la bonne direction ».

Sur l’État de droit, l’immigration ou le conflit en Ukraine, elle entend faire entendre sa voix discordante, qui lui a valu des bras de fer répétés avec ses partenaires et le gel de milliards d’euros de fonds européens.

« Occupons Bruxelles »

Après la dernière présidence magyare de l’UE en 2011, Viktor Orban se vantait d’avoir donné « des coups amicaux, des gifles et des gifles » aux « bourreaux surexcités » du Parlement européen, à ses yeux un repaire de « libéraux et de gauchistes ».

Cette fois, l’ancien combattant de 61 ans apparaît encore plus combatif, entre dénigrement de « l’élite technocratique » bruxelloise et veto en série ces derniers mois pour bloquer l’aide militaire à Kiev.

Il avait promis « d’occuper Bruxelles » après des élections européennes jugées « historiques », mais si le vote du 9 juin a marqué une percée pour l’extrême droite, le raz-de-marée n’a pas eu lieu.

Et Viktor Orban n’a pas réussi à influencer les postes clés de l’UE : malgré son opposition, les dirigeants ont convenu de reconduire Ursula von der Leyen à la tête de la Commission.

Un nouveau groupe

Quant au Parlement européen, le Premier ministre hongrois est loin de l’avoir conquis : il a perdu des députés et son parti Fidesz figure toujours parmi les non-inscrits. Des négociations sont néanmoins en cours.

M. Orban a annoncé dimanche depuis Vienne son intention de former un groupe « Patriotes pour l’Europe » aux côtés du chef du parti nationaliste autrichien FPÖ, Herbert Kickl, et de l’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babis, fondateur du mouvement ANO.

Il lui faudra encore obtenir le soutien de quatre autres pays pour pouvoir constituer une faction à part entière.

« Marge de manœuvre limitée »

De quoi donner le ton avant d’entamer une présidence centrée sur sept priorités, comme le renforcement de la « compétitivité économique » du bloc, une meilleure lutte contre « l’immigration clandestine », et le rapprochement des pays des Balkans occidentaux de l’adhésion à l’UE.

De l’avis des experts, Viktor Orban tentera sans doute de faire obstruction aux dossiers et d’assouplir les restrictions à l’État de droit pour récupérer les fonds européens. Mais «sa marge de manœuvre est limitée», estime Daniel Hegedus, chercheur au groupe de réflexion German Marshall Fund.

La présidence tournante permet au pays qui la détient de contrôler l’ordre du jour des réunions des 27, un pouvoir non négligeable mais non absolu, selon plusieurs diplomates européens.

D’autant plus que la Belgique et les institutions européennes ont travaillé très dur pour finaliser des décisions importantes et “limiter ainsi l’instabilité”, a expliqué M. Hegedus à l’AFP.

Un nouveau paquet de sanctions contre la Russie a été approuvé et des négociations d’adhésion qualifiées d’« historiques » ont été officiellement ouvertes avec l’Ukraine – deux décisions que désapprouve Viktor Orban.

M. De Croo s’est dit « fier du bilan » de son pays et a souhaité « bonne chance » à la Hongrie. “Je suis convaincu que vous saurez agir dans l’intérêt de tous les citoyens de l’UE”, a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats/afp

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV « Si le projet du Hamas réussit, la région reviendra au Moyen-Âge »
NEXT Le cinéaste français Benoît Jacquot a été accusé de viol.