La possible accession au pouvoir du Rassemblement national, anciennement Front national, inquiète de nombreux immigrés africains. Sur le continent, la prudence est toutefois de mise. Beaucoup préfèrent attendre le résultat du second tour de ces élections législatives avant de prendre une décision.
Moussa Diaw est professeur émérite de sciences politiques à l’université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal et spécialiste des relations internationales. Selon lui, si le Rassemblement national obtient la majorité absolue le 7 juillet, les relations de la France avec l’Afrique pourraient changer : « Parce qu’ils sont souverainistes », il a dit.
« Ce qui veut dire que la Françafrique risque de disparaître complètement. Car ils ne s’intéresseront plus à l’Afrique. Les relations entre les pays africains et la France changeront de nature, changeront fondamentalement, car le Front national donnera la priorité à ses relations internes. »explains Moussa Diaw.
“Françafrique risks disappearing completely” (Moussa Diaw)
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L’exception tchadienne
Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès, un parti d’opposition au Tchad, relève les liens entre Marine Le Pen du Rassemblement national et le gouvernement tchadien.
« Pour nous au Tchad et le RN semble être l’ami d’abord de feu Idriss Déby Itno, puis aujourd’hui il continue avec son fils. Et donc entre l’extrême droite et le pouvoir actuel, il y a collusion. Mais s’il ne s’agit que de l’opinion des Tchadiens, ils ne voient pas d’un bon oeil une extrême droite en France.» ajouter Max Kemkoye.
En Afrique, dans les 9e et 10e circonscriptions des Français de l’étranger, représentés – au total – par onze députés à l’Assemblée nationale, le Rassemblement national n’a pas réalisé les mêmes scores qu’en métropole.
