Viktor Orbán veut former un nouveau groupe parlementaire européen – Libération

Viktor Orbán veut former un nouveau groupe parlementaire européen – Libération
Viktor Orbán veut former un nouveau groupe parlementaire européen – Libération

Alors que la Hongrie se prépare à prendre la présidence tournante de l’UE lundi 1er juillet, le Premier ministre s’associe à l’extrême droite autrichienne et aux centristes tchèques pour tenter de peser au Parlement européen.

Le timing n’a pas été choisi au hasard, puisque la Hongrie prend lundi 1er juillet la présidence tournante de l’Union européenne pour six mois, après des semaines de blocage et de tensions avec la Commission et ses partenaires. Le Premier ministre Viktor Orbán a annoncé dimanche son intention de former un nouveau groupe parlementaire européen avec le parti d’extrême droite autrichien FPÖ et la mouvance centriste de l’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babis.

La nouvelle alliance, baptisée « Patriotes pour l’Europe » et consacrée par un “manifeste”, a été lancé lors d’une déclaration à Vienne aux côtés de Babis et de l’Autrichien Herbert Kickl, le leader du FPÖ. « Une nouvelle ère commence » » a proclamé Orbán, promettant que cette faction, si elle voit le jour, «va changer la politique européenne» verser d’exprimer une vision différente contre le soutien militaire à l’Ukraine, contre “immigration illégale” et pour « la famille traditionnelle ». « Une ère de liberté, de souveraineté, de paix, de prospérité et de valeurs, a ajouté Herbert Kickl, qui, après la première place de son parti aux élections européennes du 9 juin, espère désormais remporter la chancellerie autrichienne aux élections législatives prévues fin septembre. Aujourd’hui est un jour historique.

Besoin du soutien de partis dans quatre autres pays

Le parti Fidesz de Viktor Orbán fait partie des non-inscrits depuis qu’il a quitté le Parti populaire européen (PPE, droite) en 2021. Le FPÖ autrichien siégeait pour sa part jusqu’à présent au groupe Identité et démocratie (ID), qui comprend des députés du Rassemblement national (RN) français, tandis que le parti Ano du Tchèque Andrej Babis faisait partie de Renew Europe, qui regroupe des libéraux et des centristes, dont le parti Renaissance d’Emmanuel Macron.

Au Parlement européen, le Fidesz compte onze députés avec ses alliés du Parti chrétien-démocrate KDNP, Ano en compte sept et le FPÖ en compte six. Cette alliance des « Patriotes pour l’Europe » a néanmoins besoin du soutien de partis de quatre autres pays pour être reconnue comme un groupe à part entière au Parlement européen.

Ces propos interviennent alors que Budapest se prépare à prendre la présidence tournante de l’Union, redoutée par de nombreux responsables et dirigeants à Bruxelles. « L’UE a travaillé dur pour résoudre un certain nombre de questions sensibles avant la fin de la présidence belge : l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie, l’adoption d’un nouveau paquet de sanctions contre la Russie et l’adoption d’une aide de plusieurs milliards à l’Ukraine », rappelle le site d’information Politique Europe. Alors que certains députés européens ont lancé diverses actions pour affaiblir cette présidence, la présence de Viktor Orbán dans l’hémicycle européen devrait susciter de vives réactions. « spectacle médiatique », inquiète les médias bruxellois.

19 milliards d’euros de fonds pour la Hongrie toujours gelés

Le seul soulagement est que ce leadership n’intervient pas à un moment législatif clé pour l’UE. L’attention se porte actuellement sur l’investiture des dirigeants nommés à des postes clés à l’issue des élections européennes du 9 juin: l’Allemande Ursula von der Leyen, qui reste à la tête de la Commission, le Portugais António Costa, désigné président du Conseil, et l’Estonienne Kaja Kallas pour les Affaires étrangères. Une fois que le nouveau président de la Commission européenne aura reçu le feu vert du Parlement, chaque pays proposera ses candidats aux postes de commissaires, qui seront ensuite interrogés et votés à la Chambre. De quoi occuper le Parlement un moment avant tout débat législatif.

Viktor Orbán, qui a récemment durci son discours contre «l’élite technocratique bruxelloise» et « se creuse la tête pour leur faire du mal », Il devrait néanmoins continuer à bloquer des dossiers clés et tenter d’assouplir les restrictions sur l’État de droit pour récupérer ses aides. Quelque 19 milliards d’euros de fonds sont toujours gelés en raison des échecs dans la lutte contre la corruption et des attaques répétées contre la démocratie. « Ce sera une présidence comme une autre, nous agirons comme un médiateur impartial », Cette semaine, des militaires ont tenté de déminer l’ambassadeur de Hongrie auprès de l’UE, Bálint Odor.

Proche des présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping, le plus ancien dirigeant du bloc a néanmoins donné le ton en empruntant au président américain Donald Trump – qu’il soutient – ​​le slogan des six prochains mois : « Rendre sa grandeur à l’Europe » (« Rendre sa grandeur à l’Europe »). Tout un programme.

 
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