La nounou qui a secoué bébé à mort condamnée

La nounou qui a secoué bébé à mort condamnée
La nounou qui a secoué bébé à mort condamnée

La nourrice comparaît depuis mardi devant la cour d’assises du Bas-Rhin.

courdassises.fr

Une nourrice a été condamnée mercredi à douze ans de prison pour avoir provoqué la mort d’un bébé de six mois dont elle avait la garde en le secouant violemment.

Vanina Reysz, 44 ans, a également été condamnée par la cour d’assises du Bas-Rhin, devant laquelle elle comparait depuis lundi, à une interdiction d’exercer toute activité professionnelle ou bénévole avec des mineurs. Cette peine, conforme aux réquisitions de la procureure générale Claire Vuillet, est “inutilement excessive, dix ans après les faits”, a déclaré à l’AFP l’avocat de Mme Reisz, Me Eric Amiet, en annonçant un appel.

Cette mère de deux enfants est apparue libre après une longue enquête ponctuée de nombreuses expertises et expertises complémentaires.

“Je ne suis pas un meurtrier”

«Je regrette», a-t-elle déclaré mercredi matin avant que le tribunal ne se retire pour délibérer. « Je n’ai jamais voulu nuire intentionnellement à Hugo. Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à Hugo, à sa famille”, a-t-elle poursuivi. “Je ne suis pas un meurtrier.”

Pour les parents du petit Hugo, maître pâtissier et secrétaire comptable, âgé aujourd’hui de 42 ans, c’est un “soulagement”, a déclaré à l’AFP leur avocat Pascal Créhange. “Ils pourront enfin commencer le travail de deuil.” Le couple avait exprimé sa soif de « vérité » sur ce qui s’était passé le matin du 22 octobre 2013. Ce jour-là, à 7h30, la maman d’Hugo déposait un bébé souriant et en bonne santé chez sa nounou à Marlenheim.

Moins d’une heure plus tard, vers 8h30, la nourrice appelle les pompiers, paniquée. « Il ne respire plus », « il est très, très mou », dit-elle d’une voix essoufflée. Aux urgences, les parents d’Hugo apprennent que leur fils est décédé. “Là, tout s’est effondré, on ne voulait pas y croire…”, a raconté lundi le père de famille, en larmes.

“C’était pour le faire revenir à lui-même”

La nounou reconnaît avoir secoué le bébé, mais explique avoir agi par panique car l’enfant était devenu « amorphe, comme une poupée de chiffon », après avoir avalé le contenu d’un biberon. Selon elle, du lait sortait de son nez et de sa bouche. “C’était pour le faire revenir à lui-même”, a-t-elle assuré en sanglotant.

Selon les experts entendus par la cour d’assises, Hugo présentait des blessures correspondant à une secousse très violente survenue le jour même des faits et à une secousse antérieure, environ deux semaines avant son décès.

Aux commandes, sa belle-sœur, l’ancien professeur de son fils, son neveu et le patron de son mari la décrivent unanimement comme une personne douce et bienveillante, qui ne se mettait jamais en colère. “Sa personnalité rend improbable la commission de violences intentionnelles”, a fait valoir son avocate, Charlotte Barby.

Secousses très violentes

Si l’ancienne nounou a reconnu avoir secoué Hugo, les gestes qu’elle a décrits et mimés lors d’une reconstitution ne sont pas compatibles avec les lésions graves observées chez l’enfant, dont une hémorragie rétinienne, ont souligné des experts entendus par la cour. Pour provoquer la mort, ces chocs devaient être « très violents », selon le professeur Jean-Sébastien Raul, médecin légiste qui a autopsié le nourrisson.

« L’accusé ne nous a toujours pas dit ce qui s’est réellement passé », a regretté Me Créhange, l’avocat des parents d’Hugo, dans sa plaidoirie.

L’ancienne nounou a changé de version deux mois après les faits, affirmant qu’elle ne s’était pas sentie bien le matin du drame et que le bébé s’était peut-être cogné la tête contre un mur. Mais les experts ont exclu toute cause accidentelle de décès.

Depuis le drame, elle ne s’occupe plus des enfants : son agrément, accordé en 2012, lui a été retiré après ce drame. Elle a entamé un changement de carrière et a récemment suivi une formation d’assistante dentaire.

Son avocat, Me Amiet, a dénoncé un « procès expéditif » et un « délibéré expéditif, d’une durée d’une heure pour une affaire vieille de dix ans. “Avec des délibérations aussi rapides, les procès d’assises deviennent inutiles”, a-t-il critiqué.

De leur côté, les parents d’Hugo ont eu deux autres fils. « Nous les avons gardés nous-mêmes », confie le père, sa compagne admettant qu’elle « ne fait plus confiance à personne ».

 
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