Edmundo Gonzalez Urrutia « sensible » à cette reconnaissance
Washington n’avait pas reconnu la victoire de Nicolas Maduro à l’élection présidentielle du 28 juillet, dont il avait été proclamé vainqueur par le Conseil national électoral et la Cour suprême – considérée comme aux ordres du pouvoir – au grand désarroi de l’opposition, qui crie à la fraude et revendique la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia.
Les Etats-Unis avaient affirmé que ce dernier avait remporté le plus grand nombre de voix, mais sans jamais avoir officiellement parlé de « président élu ».
« Nous sommes profondément sensibles à la reconnaissance de la volonté souveraine de tous les Vénézuéliens. Ce geste honore le désir de changement de notre peuple et le geste civique que nous avons accompli ensemble le 28 juillet », s’est réjoui Edmundo Gonzalez Urrutia, également réfugié en Espagne et leader de l’opposition, Maria Corina Machado, qui vit cachée.
Lundi à Rio, Antony Blinken a rencontré plusieurs homologues latino-américains pour discuter de la situation au Venezuela, selon le département d’État.
Blinken « devrait se consacrer à réfléchir sur ses échecs », ironise Yvan Gil
La réaction de Caracas a été rapide. “Ridicule (…) Blinken, ennemi déclaré du Venezuela, insiste pour recommencer (avec Gonzalez Urrutia) cette fois avec un “Guaido 2.0″ soutenu par des fascistes et des terroristes subordonnés à la politique américaine”, a tonné le ministère de la Défense. Affaires étrangères faisant référence à Juan Guaido, président autoproclamé en 2019 puis reconnu président par intérim par les États-Unis.
“Dans les derniers jours de son gouvernement, il (Blinken) devrait se consacrer à réfléchir sur ses échecs (…) et à rédiger des mémoires sur la manière dont la révolution bolivarienne lui a fait mordre la poussière de la défaite, tout comme ses prédécesseurs”, a attaqué le ministre des Affaires étrangères. Yvan Gil, accusant son homologue américain de « tenter de renverser la démocratie vénézuélienne ».
La reconnaissance de Washington intervient en pleine transition de pouvoir entre l’administration Biden et celle du président élu Trump. Le 45e et bientôt 47e président des États-Unis a nommé le sénateur républicain Marco Rubio, fils d’immigrés cubains, premier Hispanique à occuper le Département d’État et partisan d’une ligne dure contre le Venezuela et Cuba.