la chaîne TV5 Monde suspendue

la chaîne TV5 Monde suspendue
la chaîne TV5 Monde suspendue

Les autorités du Burkina Faso ont annoncé suspendre pour six mois la chaîne francophone TV5 Monde, l’accusant de diffuser des « propos tendancieux », après une émission abordant la situation sécuritaire dans le pays, dont l’armée a démenti « les rumeurs ». » de « mutinerie » dans des casernes, une semaine après une attaque jihadiste meurtrière.

«Insinuations malveillantes»

La suspension de TV5 Monde, également condamnée à une amende de 50 millions de francs CFA (environ 76 000 euros), fait suite à celle d’une longue liste de médias étrangers, principalement français, suspendus temporairement ou définitivement depuis l’arrivée au pouvoir. du capitaine Ibrahim Traoré, lors d’un coup d’État en octobre 2022.

TV5 avait déjà été suspendue de ses émissions pour deux semaines, le 28 avril, pour avoir diffusé un rapport de Human Rights Watch accusant l’armée d’« abus » contre les civils. Son site Internet ainsi que six sites d’information avaient été suspendus pour les mêmes raisons « jusqu’à nouvel ordre ».

Dans un communiqué publié le 18 juin, le Conseil supérieur de la communication (CSC) remet en cause une édition du journal télévisé de la veille qui avait « comme invité Newton Ahmed Barry », journaliste et ancien président de la commission électorale du Burkina. Faso entre 2014 et 2021, critique à l’égard du régime militaire actuellement au pouvoir.

Dans cette émission, il a notamment été interrogé sur la situation sécuritaire au Burkina Faso, une semaine après une attaque jihadiste meurtrière contre des militaires et des civils à Mansila, revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda).

Le CSC affirme avoir « relevé des insinuations malveillantes, des propos tendancieux confinant à la désinformation et des affirmations de nature à minimiser les efforts déployés par les autorités de transition, les forces de défense et de sécurité et les populations dans la démarche de reconquête du territoire national ».

Silence radio

L’armée burkinabè a qualifié dans un communiqué d’« infondées et fausses » les « rumeurs sur les réseaux sociaux » faisant état depuis plusieurs jours de « changements d’humeur et de mutineries dans certaines casernes militaires ». « Le chef d’état-major général des armées rassure les vaillantes populations que ce n’est pas le cas », peut-on aussi lire.

Aucun bilan officiel n’a été donné sur l’attaque de Mansila, mais selon une source sécuritaire « de nombreux éléments manquent ». Le régime militaire en place au Burkina Faso n’a pas communiqué sur cette attaque.

Le lendemain, un obus tombait dans la cour de la télévision publique située à proximité de la présidence, à Ouagadougou. Une « fusillade » selon la télévision d’État. Depuis l’attaque de Mansila, le capitaine Ibrahim Traoré est apparu à deux reprises : vendredi, dans un reportage à la télévision publique pour un don de sang, et dimanche, pour la prière de l’Aïd, sans parler.

Quelques dizaines d’instructeurs russes sont arrivés dans la capitale burkinabè en provenance du Mali ces derniers jours, après l’attaque de Mansila, selon une source diplomatique africaine.

Une source indépendante a confirmé l’arrivée de ces instructeurs, terme généralement utilisé pour désigner les anciens mercenaires de Wagner, aujourd’hui réorganisés au sein du nouvel avatar de l’influence russe en Afrique, l’Africa Corps.

(Avec l’AFP)

 
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