Le ministère russe de la Défense, pour sa part, a affirmé avoir touché « toutes » ses cibles lors d’une attaque massive contre « les infrastructures énergétiques essentielles qui soutenaient le complexe militaro-industriel ukrainien ».
Moscou, en multipliant ses attaques de drones et de missiles, a déjà détruit la moitié de la capacité énergétique de l’Ukraine, selon Kiev.
L’opérateur énergétique ukrainien DTEK a indiqué que certaines de ses centrales thermiques avaient été « gravement endommagées », sans faire de victimes parmi ses salariés.
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Ces frappes interviennent au moment où l’Ukraine, en difficulté sur le front, craint de perdre le soutien américain avec le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche.
Le pays, qui lutte depuis près de trois ans contre l’invasion russe, est régulièrement confronté à d’importantes coupures d’électricité, faisant craindre un hiver rigoureux.
L’opérateur DTEK a signalé dimanche matin des « coupures d’électricité d’urgence » dans les régions de Kiev, Donetsk et Dnipropetrovsk, avant d’annoncer le rétablissement du courant.
L’électricité, et parfois l’eau, ont également été coupées à Odessa, grande ville portuaire du sud, et dans les régions de Rivne et Volhynié, à l’ouest, selon les autorités locales.
Kiev exhorte ses partenaires occidentaux à l’aider à reconstruire son réseau électrique, un projet qui nécessite des investissements importants, et à lui fournir davantage d’équipements de défense aérienne pour contrer les bombardements russes.
Il s’agit de la dixième attaque majeure contre le réseau énergétique ukrainien depuis le début de l’année, selon l’opérateur Ukrenergo.
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La « réponse » de Poutine
Au total, le bilan humain durant la nuit et la matinée a atteint huit morts et une vingtaine de blessés, selon les autorités ukrainiennes.
Parmi eux, deux employés des chemins de fer d’Ukrzaliznytsia ont été tués et trois blessés lors du bombardement d’un dépôt à Nikopol (sud), a annoncé la compagnie publique.
Une femme a été tuée et deux personnes ont été blessées par une attaque de missile dans la région de Lviv (ouest), plus rarement ciblée, a indiqué le chef de l’administration militaire, Maksym Kozytsky.
Deux personnes ont été tuées et un garçon de 17 ans blessé à Odessa, selon le gouverneur Oleg Kiper.
Une frappe de drone a tué deux femmes et blessé sept personnes, dont deux enfants, dans la ville méridionale de Mykolaïv, selon les services d’urgence.
Deux autres personnes ont été blessées dans la capitale Kiev lors d’une attaque contre un immeuble résidentiel, selon le ministère de l’Intérieur.
Plusieurs personnes ont également été blessées lors d’attaques distinctes à Dnipro (est) et dans les régions de Poltava (centre), Zaporizhia et Kherson (sud).
Des missiles et drones russes ont même atteint la Transcarpatie, une région très rarement ciblée de l’extrême ouest du pays, éloignée du front et frontalière de la Pologne et de la Hongrie.
L’armée polonaise a annoncé dimanche avoir fait décoller des avions de combat et mobilisé des forces pour défendre son territoire, une procédure régulière en cas de danger à proximité de ses frontières.
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Le ministre ukrainien Andriï Sybiga a estimé que les attentats constituaient la « véritable réponse » du président russe Vladimir Poutine aux dirigeants qui l’avaient « appelé ou rendu visite » ces derniers temps.
Kiev s’est indignée vendredi d’un appel téléphonique entre le chancelier allemand Olaf Scholz et Vladimir Poutine, le premier depuis décembre 2022.
Fin octobre, le président russe a également réuni autour de lui en Russie les dirigeants mondiaux, notamment le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, pour le sommet des Brics.
Dans le même temps, la récente victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine a relancé le débat sur les négociations entre Moscou et Kiev.
Samedi, Volodymyr Zelensky, qui a longtemps rejeté cette option, a déclaré vouloir parvenir à mettre fin à la guerre dans son pays en 2025 par des « moyens diplomatiques ».
Les positions russes et ukrainiennes restent néanmoins opposées : Kiev exclut la cession des territoires occupés par l’armée russe, tandis que Moscou la pose comme condition.