En Centrafrique, Wagner continue de prospérer

En Centrafrique, Wagner continue de prospérer
En Centrafrique, Wagner continue de prospérer
Des mercenaires de Wagner dans une ancienne base des Nations Unies, près de Bouar (République centrafricaine), le 23 septembre 2023. JIM HUYLEBROEK/REA

Zémio, Mboki, Obo, Bambouti… Ville après ville, au cours du mois de mai, les Forces armées centrafricaines (FACA) ont repris pied dans les localités situées sur le ruban routier de latérite limitrophe, à l’extrême sud-est de l’Afrique centrale. République démocratique du Congo (RDC) jusqu’aux frontières du Soudan du Sud. Cette région du Haut-Mbomou était aux mains de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), l’un des multiples mouvements armés résiduels de la Séléka, la grande rébellion du début des années 2010, depuis plusieurs années.

A 1 300 kilomètres de là, des militaires centrafricains ont défilé le 22 mai, acclamés par la population, dans les rues de Sido (Nord), porte d’entrée du Tchad, fermée depuis dix ans et que l’armée avait également désertée. Si, à Bangui, on salue ce redéploiement des forces de sécurité nationale, on n’oublie pas de rappeler, à l’instar du ministre de la Communication, Maxime Balalou, que “sans l’intervention [des] Alliés russes, rien de tout cela n’aurait été possible. ».

« La manière forte et brutale »

Un diplomate européen admet à contrecœur : « Il subsiste des poches d’insécurité aux frontières du pays, mais dans l’ensemble, la manière forte et brutale utilisée par les mercenaires russes du groupe Wagner a porté ses fruits et a permis de reprendre le contrôle des agglomérations. » « Les groupes armés centrafricains ont quitté les préfectures et se sont dispersés dans les zones rurales », observe Paul Crescent Beninga, porte-parole du Groupe de travail de la société civile centrafricaine.

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Certains chefs de guerre ont fait le jeu de l’accord de paix de Khartoum conclu début 2019 par Moscou. Ils déposaient parfois les armes pour entrer au gouvernement. D’autres, comme Ali Darassa, rebelle de longue date, naviguent entre le Soudan et le Tchad. Mais surtout, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) est moribonde.

Regroupant les milices les plus puissantes – chrétiennes ou musulmanes – du pays, il a promis de déloger du pouvoir le président Faustin-Archange Touadéra et de chasser les Russes du pays. Son principal instigateur, l’ancien chef de l’Etat François Bozizé (2003-2013), vit depuis quatorze mois en exil forcé en Guinée-Bissau, sous le coup d’un mandat d’arrêt international.

En 2021, l’offensive du CPC aux portes de Bangui a été brisée par une ligne de défense inédite composée, indépendamment, de mercenaires russes de la société militaire privée Wagner et de forces spéciales rwandaises appelées à la rescousse dans le cadre d’un accord bilatéral. Ainsi repoussés jusqu’aux frontières ou au plus profond des forêts, les rebelles n’ont pu empêcher le redéploiement progressif des FACA et de leurs alliés russes.

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