le RN progresse, le vent dans le dos

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le RN progresse, le vent dans le dos

Pourquoi les électeurs qui ont voté le 9 juin voteraient-ils différemment le 30 juin ? C’est le premier enseignement du sondage Ifop pour le JDD, qui confirme la fracture en trois blocs du paysage politique avec une domination spectaculaire du Rassemblement national : 35% d’intentions de vote, et surtout une domination dans toutes les catégories socioprofessionnelles. , parmi les chefs d’entreprise (31%), les salariés (41%), les chômeurs (35%) ou encore les retraités, un électorat qui est longtemps resté le plus méfiant à l’égard du RN (29%). Chez les jeunes, le Front populaire bénéficie de la survivance de l’adage selon lequel « quand on est jeune, on est parti » et arrive largement en tête chez les 18-24 ans (43 % contre 19 % pour le RN), mais une fois la fièvre adolescente est passée, le RN repasse devant chez les 25-34 ans, atteignant un niveau record (44% contre 30% pour le Front populaire).

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Enquête IFOP pour le JDD.

©IFOP

A l’image du rapport de force chez les 18-34 ans dominé par les blocs RN et Front populaire, la bannière « Ensemble » de la majorité présidentielle est reléguée à la troisième place avec 19 % des intentions de vote. Choc et incompréhension se lisaient sur les visages des militants macronistes au soir des élections européennes, lorsque le président de la République annonçait la dissolution. Emmanuel Macron perd ce qui le protégeait jusqu’ici : une base électorale concrète. Seuls 61 % de ceux qui ont voté pour lui au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 soutiennent ses couleurs à l’approche du 30 juin. Les retraités, un électorat très mobilisé les jours de vote, qui ont massivement choisi Emmanuel Macron lors des dernières élections, désormais, ils ne sont plus que 28% à le suivre, préférant désormais le Rassemblement national.

Au vu de cet échec de son cœur électoral, le président « repoussant » aurait sans doute intérêt à écouter Édouard Philippe et François Bayrou qui lui recommandaient cette semaine de « prendre du recul » et d’éviter les tribunes et les grands discours. De nombreux députés élus uniquement grâce au pouce de Macron, renvoyés aux tranchées le 30 juin, ont également choisi d’effacer de leurs tracts et affiches toute référence au patronyme présidentiel. ” Surtout, qu’il se taise ! » implore l’un des piliers du groupe Renaissance.

Même les ministres les plus établis choisissent de ne faire aucune mention des couleurs présidentielles ou du sceau « Ensemble ». ” Non non, je n’ai pas mis la photo du présidentprécise un ministre en campagne dans les Yvelines, juste mon remplaçant et moi, c’est plus rassurant pour les gens… » Confrontées pour la première fois à la défaite, les troupes du président qui, pour la plupart, « lui devaient tout », mettent en jeu leur survie et celle de leurs collaborateurs. La politique est un combat noble, c’est aussi un mandat, des compensations et des emplois. Même s’il peut paraître inélégant de le rappeler, la défaite de la majorité aux élections législatives se traduira par « un énorme plan social », souligne un conseiller compréhensif du président de la République.

A gauche, la dynamique du Front populaire semble avoir une ampleur limitée, avec un total de 26%, stable par rapport au premier tour des législatives de 2022 (25,6%). Un indicateur inquiétant même si ni la « purge » à LFI ni la candidature surprise de François Hollande n’avaient ébranlé le remariage des partenaires du Nupes. En revanche, la méfiance d’une partie des électeurs de Raphaël Glucksmann à l’égard de la nouvelle virginité accordée à La France insoumise fait déjà des dégâts. Seuls 63% des électeurs de la liste Place publique/PS aux élections européennes ont réorienté leurs votes vers le Front populaire. A l’image du « fleuret Macron », Jean-Luc Mélenchon semble faire fuir ceux dont il faisait autrefois rêver. Sans parler des propos à connotation antisémite de ses proches et du programme de la nouvelle union qu’aucun socialiste de ce siècle ne pourrait digérer sans le régurgiter à la première bouchée.

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Face à deux blocs déjà fragilisés par la division, le Rassemblement national avance le vent dans le dos. Porté par deux coups politiques réussis en à peine une semaine : récupérer Marion Maréchal en écrasant Éric Zemmour et faire exploser les Républicains avec le ralliement d’Éric Ciotti.

 
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