En France, journée de manifestations contre l’extrême droite

Au moins 250 000 personnes ont défilé samedi en France contre l’extrême droite, en position de force à l’approche des élections législatives convoquées par le président Emmanuel Macron.

Syndicats, associations et partis de gauche avaient réclamé une raz-de-marée populaire pour éviter une nouvelle victoire du Rassemblement national (RN) les 30 juin et 7 juillet après son triomphe dimanche aux élections européennes, qui a conduit le chef de l’Etat à dissoudre l’Assemblée nationale.

Je pensais que je n’allais jamais voir l’extrême droite arriver au pouvoir, et maintenant, cela peut arrivera déclaré Florence David, une entraîneuse de 60 ans qui a manifesté à Paris, où le cortège s’est élancé vers 14 heures.

“Le RN me fait vraiment peur”, “texte”: “Le RN me fait vraiment peur”}}”>LE RN ça me fait vraiment peur, a témoigné à Clermont-Ferrand Ariane Guinamand, une étudiante de 22 ans. A Reims, Mélodie, 20 ans, se sent menacé dans la mesure où femme et lesbienne.

Dans la foule où les autorités ont dénombré 250 000 personnes, dont 75 000 à Paris, contre 640 000 selon le syndicat CGTles manifestants ont exprimé leur crainte que l’extrême droite ne s’impose avec Jordan Bardella, 28 ans, comme premier ministre, en cohabitation avec le président Macron.

Ces chiffres sont bien inférieurs à la mobilisation du 1er mai 2002, lorsque plus d’un million de personnes avaient manifesté pour dire Non au Front National après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.

Les mêmes slogans ont résonné dans les quelque 200 cortèges que compte le pays : Bardella, sors de là, la République n’est pas à toi, La jeunesse agace le Front National, Pas de quartier pour les fascistes, pas de fascistes dans nos quartiers.

Nous sommes potentiellement à un tournant pour la démocratiea déclaré Marylise Léon, la responsable du CFDTl’un des cinq syndicats qui ont appelé à la mobilisation.

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Quelque 200 cortèges ont eu lieu samedi en France.

Photo : Getty Images / LAURE BOYER

De son côté, le camp du président Macron tente de reprendre la main avec des promesses en faveur du pouvoir d’achat.

A la suite des manifestations, le Premier ministre Gabriel Attal a promis samedi soir plusieurs mesures en faveur du pouvoir d’achat en cas de victoire : réduction de 15% des factures d’électricité. dès l’hiver prochainmutuelle santé publique à 1 euro par jour, exonération de certaines taxes pour les primo-accédants.

A noter également la possibilité pour les entreprises de verser à leurs salariés jusqu’à 10 000 euros de primes sans cotisations sociales ni impôts, malgré le manque à gagner pour les caisses de l’Etat.

Troubles sur la scène politique française

La dissolution de l’Assemblée nationale, décidée dimanche par le président Emmanuel Macron après la débâcle de son camp aux élections européennes, continue de provoquer des secousses politiques.

Pour faire barrage à l’extrême droite, les principaux partis de gauche, de la France Insoumise (LFI) aux Socialistes et aux Écologistes, ont réussi à former une alliance en toute hâte.

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Le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, est le leader de la nouvelle coalition de gauche, baptisée Nouveau Front populaire. (Photo d’archives)

Photo : afp via getty images / NICOLAS TUCAT

Cependant, leur coalition, baptisée Nouveau Front populaire, a connu samedi ses premières tensions après la décision de LFI de ne pas réinvestir plusieurs figures opposées au chef du parti, Jean-Luc Mélenchon.

Les élus mis à l’écart dénoncés une purge et a accusé M. Mélenchon de régler des comptes.

D’autres ont déploré qu’Adrien Quatennens, proche de ce leader de la gauche radicale, ait été réinvesti alors même qu’il avait été condamné en 2022 à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales.

Extrêmement choqué par ça purge, la patronne des Écologistes, Marine Tondelier, a convoqué les autorités de son parti. Le patron des socialistes, Olivier Faure, a pour sa part dit juger scandaleux L’expulsion les députés de LFI sur le réseau X.

Soutien à l’union de la gauche, l’ancien président socialiste de la République François Hollande (2012-2017) a également créé la surprise en annonçant sa candidature aux élections législatives en Corrèze. La situation est graveil a justifié.

François Hollande entouré de monde.

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L’ancien président français François Hollande a annoncé qu’il se présenterait à nouveau aux prochaines élections législatives, prévues à la fin du mois. (Photo d’archives)

Photo : AFP / VIA GETTY IMAGES / CAROLINE BLUMBERG

Le président Macron, qui participe ce week-end à un sommet du G7 en Italie et à un sommet sur l’Ukraine en Suisse, a qualifié les divergences à gauche de « spectacle d’une grande incohérence.

Nous sommes fous, ce n’est pas grave.

Une citation de Emmanuel Macron, président français

Division au rendez-vous

Le programme du Nouveau Front populaire comprend l’abrogation de la réforme des retraites menée sous la présidence Macron, un salaire mensuel minimum de 1 600 euros net (environ 2 350 dollars canadiens) ainsi que la lutte contre l’antisémitisme et la condamnation des Massacres terroristes du Hamas en Israël, deux sujets qui ont empoisonné les relations à gauche.

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui, à 28 ans, vise le poste de Premier ministre, a estimé que seul deux groupes politiques pourront composer un gouvernement : la sienne, favorite dans les sondages, et cette nouvelle union de la gauche.

Son parti est actuellement en tête dans les sondages d’opinion. Un sondage Voie d’opinion publié samedi lui attribue 33% des intentions de vote, devant le Nouveau Front populaire (25%) et la majorité présidentielle (20%).

Un homme derrière un pupitre portant les mots « La France revient ».

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Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national aux élections européennes, estime que son parti est l’un des seuls favoris pour remporter les législatives en France. (Photo d’archives)

Photo : Reuters/Sarah Meyssonnier

La droite républicaine est déchirée depuis l’appel du président des Républicains, Éric Ciotti, à s’allier avec le parti. RN. Vendredi, le tribunal de Paris a provoqué un énième rebondissement en invalidant son exclusion.

Alors que l’Euro de football débutait vendredi soir en Allemagne, l’attaquant de l’équipe de France Marcus Thuram a appelé à « se battre pour que le RN ne passe pas», un poste rare pour un sportif de haut niveau.

Samedi, et sans faire spécifiquement référence à la France, la chef du gouvernement italien Giorgia Meloni, dont le pays a accueilli le sommet du G7, a déclaré qu’elle espérait que l’Europe prendrait en compte les message envoyé aux élections européennes, marquées par une poussée de l’extrême droite.

Les citoyens européens exigent du pragmatisme et une approche moins idéologique sur diverses questions majeuresa déclaré le leader d’extrême droite.

 
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