En Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa réélu président

En Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa réélu président
En Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa réélu président
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa après avoir annoncé sa réélection à la tête du pays le 14 juin 2024 au Cap. WIKUS DE WET / AFP

Malgré le revers subi par son parti, l’African National Congress (ANC) lors des élections législatives, Cyril Ramaphosa a été réélu président de l’Afrique du Sud, vendredi 14 juin, par le nouveau Parlement à la suite d’un accord sans précédent avec le principal parti d’opposition. l’Alliance Démocratique (DA).

M. Ramaphosa, 71 ans et en poste depuis février 2018, a obtenu 283 voix, loin devant l’autre candidat Julius Malema du parti de gauche radicale EFF qui a obtenu 44 voix. « Je déclare l’Honorable Cyril Ramaphosa dûment élu Président »a annoncé le juge Raypmond Zondo qui a présidé la séance.

Les élections législatives de fin mai ont marqué un tournant historique pour l’Afrique du Sud, mettant fin à trente ans d’hégémonie de l’ANC de Nelson Mandela. Le parti qui a vaincu le régime détesté de l’apartheid a ainsi perdu pour la première fois sa majorité absolue au Parlement.

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«C’est un jour historique» Et « le début d’un nouveau chapitre de construction, de coopération »a réagi le leader du DA, John Steenhuisen, affirmant qu’il “aimer travailler” avec M. Ramaphosa et ses équipes. L’investiture du chef de l’Etat devrait avoir lieu mercredi à Pretoria, selon une source gouvernementale.

« Un centre rationnel » du paysage politique

Le futur gouvernement gravitera “autour du centre”entre l’ANC, qui reste majoritaire avec 159 des 400 députés, le libéral DA (87 sièges) et le parti nationaliste zoulou Inkhata (IFP, 17 sièges).

La DA a annoncé dans la matinée avoir conclu un accord de gouvernement avec l’ANC, positionné « autour du centre rationnel » du paysage politique. John Steenhuisen a estimé que ce gouvernement multipartite est “la meilleure opportunité” pour le pays « pour obtenir la stabilité et une bonne gouvernance propre », bien loin de la corruption qui a entaché l’ANC ces dernières années. Il a précisé que la répartition des postes ministériels n’avait pas encore été décidée. “On parle d’abord de valeurs et de principes, puis de positions”il ajouta.

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M. Ramaphosa, ancien syndicaliste qui a fait fortune dans les affaires avant de revenir en politique, a fait preuve toute la semaine d’une franche décontraction, tout en menant des négociations serrées en coulisses. Il a plaisanté avec la presse, réunie avant une réunion cruciale de l’exécutif de l’ANC : « Mais qu’est-ce que tu fais ici, es-tu si inquiet ? »

Depuis plusieurs jours, une troïka ANC-DA-IFP se dessinait, malgré des tensions à gauche de l’ANC, qui voyait d’un mauvais oeil une alliance avec le DA, appréciée par le monde des affaires mais qui reste largement perçue comme le parti du Blancs et opposés au poids des aides sociales sur le budget notamment.

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Mercredi, le leader d’Inkhata a confirmé la rumeur, justifiant sa participation au futur gouvernement par la nécessité de “la stabilité” pour répondre aux difficultés des Sud-Africains, plombés par un chômage endémique, de fortes inégalités et des coupures d’électricité récurrentes.

Jeudi soir, le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, a annoncé ” une percée “ en vue d’un accord commun, confirmant que la coalition graviterait autour “autour du centre”après un rejet de tout accord par l’opposition de gauche.

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Le parti de Jacob Zuma refuse toute discussion avec l’ANC

La semaine dernière, le président Ramaphosa a appelé toutes les parties à ” travailler ensemble “ former un « gouvernement d’unité nationale »une référence à la formule trouvée à la fin de l’apartheid unissant le premier président noir Nelson Mandela au dernier président blanc, Frederik de Klerk.

Le MK, le nouveau parti de l’ancien président accusé de corruption Jacob Zuma, devenu la troisième force politique avec 58 sièges, a refusé toute discussion avec l’ANC. Son parti continue de contester les résultats des élections législatives et ses députés étaient largement absents vendredi lors de cette première session parlementaire.

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Les Combattants de la liberté économique (EFF, 39 sièges), qui prônent la confiscation des terres des Blancs ou la privatisation des mines, ont refusé de rejoindre le gouvernement de coalition. Leur chef Julius Malema a dénoncé un “mariage de raison” entre ANC et DA, ce qui représente à ses yeux « Le capital monopolistique blanc »et a promis de leur fournir « une opposition efficace ».

Le Monde avec l’AFP

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