Justin Trudeau secoué

Justin Trudeau secoué
Justin Trudeau secoué
Le Parlement canadien ébranlé par des accusations de trahison

L’affaire n’est pas nouvelle. Des accusations d’ingérence étrangère dans la vie politique canadienne ont accompagné les deux dernières assemblées législatives, en 2019 et 2021. Des élections tendues. En 2019, le Parti libéral du premier ministre Justin Trudeau (au pouvoir depuis novembre 2015) est arrivé deuxième en nombre de voix, derrière le Parti conservateur, mais premier en nombre de sièges, en raison des vertus du système majoritaire. À la tête d’un gouvernement désormais minoritaire, Trudeau a convoqué des élections anticipées le 20 septembre 2021, deux ans avant la date limite. Cette initiative, fortement critiquée en pleine pandémie, n’a pas changé la donne : les libéraux n’ont remporté que trois sièges, et en récoltant moins de voix que leurs rivaux conservateurs.

Un lobby chinois

Dans les deux cas, des ingérences dans le processus électoral ont été dénoncées de la part de pays étrangers, et d’un en particulier : la Chine. Cela aurait aidé les candidats qui lui sont favorables, et nui à ceux qui lui sont hostiles, notamment en mobilisant l’électorat issu de l’immigration chinoise – une tranche non négligeable puisqu’il y a plus d’un million et demi de Canadiens d’origine chinoise, ou environ 5% de la population.

Justin Trudeau est critiqué pour avoir faiblement réagi à ces accusations ; sans doute, assurent ses détracteurs, car sa famille et son parti sont considérés comme bien disposés envers Pékin depuis le voyage historique que son père, Pierre Elliott Trudeau, y fit en octobre 1973, le premier d’un chef du gouvernement canadien dans la Chine de Mao. . Trudeau y avait déjà fait une première visite en 1960 avec son ami libéral Jacques Hébert, un journaliste qui adorait Cuba. De retour subjugués, les deux hommes publient l’histoire sous le titre… « Deux innocents en Chine rouge ».

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Une ingérence sans conséquences

Justin Trudeau a d’abord simplement demandé une enquête à Morris Rosenberg, un ancien président de la Fondation Trudeau dont l’impartialité a été remise en question. Il a ensuite transmis le dossier à l’ancien gouverneur général du Canada David Johnston, mais son rapport n’a pas satisfait grand monde. Ce n’est qu’en septembre dernier qu’une enquête a été confiée à la juge Marie-Josée Hogue, qui devait conclure que l’ingérence étrangère n’a pas eu d’impact significatif sur les résultats électoraux de 2019 et 2021. Il ajoute néanmoins : « l’ingérence étrangère est généralisée ». , insidieux et nuisible aux institutions démocratiques du Canada ».

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C’était pourtant sans compter le rapport accablant publié lundi par le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (CPSNR ou NSICOP). S’appuyant sur l’analyse de milliers de documents et de témoignages, elle établit que des États étrangers non explicitement désignés (on sait qu’il s’agit principalement de la Chine, mais aussi de l’Inde entre autres) se sont immiscés dans la vie politique canadienne. Ils font surveiller les élus et leurs familles, tandis que les parlementaires se prêtent à la collaboration, plus ou moins consciemment, contre rémunération. Des informations confidentielles auraient été transmises aux missions diplomatiques. Le Parti libéral aurait même été infiltré en vue d’influencer la sélection des candidats aux élections.

Des noms !

De plus en plus de voix réclament les noms de ces « traîtres », mais les autorités refusent de dire quels députés et sénateurs sont incriminés, craignant de livrer à la vindicte populaire des personnes dont la culpabilité n’a pas été établie. Et cela ne le sera probablement jamais, car un procès conduirait à compromettre la sécurité nationale en révélant des informations confidentielles, affirme-t-on à Ottawa. Pour calmer le jeu, un projet de loi est sur la table pour exiger l’enregistrement des personnes ou entités qui exercent du lobbying pour le compte d’un gouvernement étranger. Certains doutent de son efficacité.

Au-delà de la tempête politique, c’est le fameux multiculturalisme canadien qui est en ébullition. De nombreux hommes politiques, notamment au sein du Parti libéral, sont issus de l’immigration et ont établi des contacts étroits avec les ambassades de leur pays d’origine. Cependant, la très grande tolérance manifestée à l’égard des immigrés aurait pu contribuer à brouiller les frontières dans les relations à entretenir avec les représentants de gouvernements étrangers qui ne sont pas toujours bien intentionnés.

 
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