(Belgrade) Plusieurs milliers de personnes ont manifesté lundi soir à Belgrade à l’appel de l’opposition pour réclamer la démission du premier ministre Milos Vucevic, dix jours après la mort de 14 personnes dans un effondrement meurtrier dans une gare.
Publié hier à 14 h 56
Ces quatorze personnes, dont plusieurs mineurs, ont été écrasées sous des tonnes de béton de l’auvent de la gare de Novi Sad, quelques mois seulement après la fin de la reconstruction d’une partie du bâtiment.
L’accident a ravivé la colère d’une partie de la population, lasse de la corruption et du népotisme d’une partie de la classe politique, lui imputant la responsabilité du drame.
« Onze jours après cette tragédie, ces meurtres, personne n’a été arrêté […] Onze jours n’ont pas suffi pour établir la chaîne de responsabilité », a déclaré à la foule l’un des organisateurs du rassemblement, Smiljan Banjac.
” Prison ! Prison ! », ont répondu les manifestants rassemblés malgré le froid et la pluie battante, ont constaté des journalistes de l’AFP.
«Ils n’ont pas eu d’accident, ce n’était pas un accident. Ils ont été tués. Ils ont été tués par la corruption, par le crime », a déclaré l’avocat Jovan Rajic depuis une tribune.
“Les gens dont les mains sont tachées de sang, qui commettent des crimes et qui n’ont aucune honte sont au pouvoir”, a ajouté Pavle Cicvanovic, de l’organisation étudiante “Borba” (“Combat”).
Le ministre de la Construction, Goran Vesic, a démissionné vendredi, mais les protestations n’ont pas cessé.
Environ 20 000 personnes se sont rassemblées vendredi à Novi Sad, une manifestation émaillée d’incidents. Quatorze personnes accusées d’avoir attaqué la mairie, brisé des vitres et lancé des objets incendiaires, ont été arrêtées.
« Ceux qui exigeaient des comptes ont fini en prison […] et ceux qui sont responsables de la mort de personnes marchent parmi nous », a dénoncé lundi Pavle Cicvanovic, demandant, comme les manifestants, leur libération.
Invité dans la soirée sur le plateau d’une chaîne de télévision proche du régime, le Premier ministre a accusé l’opposition d'”abuser du drame” et de vouloir “prendre le pouvoir sans élections”.
Il a également annoncé d’autres démissions « dans les prochains jours » pour « responsabilité politique ».
« Ce qui s’est passé est horrible et nous ne pouvons pas simplement tourner la page. Il est évident qu’il y a eu des échecs », a déclaré M. Vucevic.