Dominic Lacroix, le créateur de la monnaie virtuelle PlexCoin, a été condamné à trois ans et demi de prison pour avoir détourné l’argent de milliers d’investisseurs avec son projet qui n’était en réalité qu’un « vaste canular ».
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Lacroix, 42 ans, a lancé en 2017 la cryptomonnaie PlexCoin, émise par l’entité Plexcorps, censée être basée à Singapour.
L’opération a permis de récolter la somme colossale de 10,7 millions de dollars en seulement deux mois en attirant des milliers d’investisseurs du monde entier qui croyaient participer à un projet révolutionnaire développé par des experts en cryptomonnaie, en finance et en informatique.
Dominic Lacroix à son arrivée au palais de justice de Québec jeudi, accompagné de son avocate, Me Sarah Desabrais. L’homme derrière la crypto-monnaie PlexCoin a été sommé par le juge Steve Magnan de se présenter sur place pour son prononcé de la peine après avoir tenté d’assister à l’audience par vidéoconférence.
Photo Dominique Lelièvre
L’entrepreneur déchu avait poussé son audace jusqu’à obtenir des rendements mitigés de 1354%, qui ne se sont jamais concrétisés.
Produits de luxe
“Les preuves ont plutôt établi que les promesses et les écrits de l’accusé n’étaient rien d’autre qu’un vaste canular”, a tranché jeudi le juge Steve Magnan dans cette saga judiciaire qui dure depuis plusieurs années.
En réalité, Plexcorps comptait moins de 10 employés, situés au Québec, qui ne possédaient aucune des compétences promises.
Selon une évaluation produite dans le cadre des poursuites judiciaires, Lacroix a dépensé plus de 4,5 millions de dollars pour la construction de sa maison, l’achat et l’entretien de ses véhicules et le traitement, notamment.
“Le prévenu a utilisé l’argent des investisseurs à son propre profit pour s’offrir des biens de luxe et vivre richement avec leur argent”, a dénoncé le magistrat.
Le tribunal n’a relevé « aucune circonstance atténuante », soulignant au contraire que Lacroix connaissait très bien ses obligations ayant déjà été condamné dans le passé dans des affaires similaires.
Amende de 150 000 $
Le résident du Québec a été reconnu coupable en décembre de trois chefs d’accusation d’infraction à la Loi sur les valeurs mobilières. pour des investissements illégaux sans prospectus, au Québec et à l’étranger, et pour avoir véhiculé de fausses informations sur ces investissements.
Le juge a également imposé une amende de 150 000 dollars, tenant compte du fait que les investisseurs trompés venaient principalement de l’étranger, bien loin des 6,8 millions de dollars proposés par l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui a également requis 50 mois de détention.
Dominic Lacroix, de son côté, a suggéré des amendes de 4 millions de dollars qui pourraient être transformées en travaux d’intérêt général et, dans le pire des cas, 90 jours de prison.
Convoqué pour aller au palais
A noter que le quadragénaire a brillé par son absence dans la salle d’audience en début de journée, jeudi. Le justiciable s’est plutôt connecté par visioconférence, justifiant qu’il « doit toujours se trouver à proximité d’une salle de bain » en raison d’un problème de santé.
“Il y en a ici au palais de justice”, a répondu le juge, qui lui a ordonné de venir en personne dans l’heure, ce qu’il a respecté.
L’AMF s’est dite satisfaite de cette décision. «Nous avons un dossier qui se conclut par une peine à la hauteur de ce qui a été fait et de toutes les victimes que M. Lacroix a causées», a déclaré Sylvain Théberge, directeur des relations avec les médias de cet organisme.
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