En Haïti, le conseil de transition limoge le premier ministre

En Haïti, le conseil de transition limoge le premier ministre
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Le Premier ministre haïtien Garry Conille et le secrétaire d’État américain Antony Blinken à Port-au-Prince le 5 septembre 2024. ROBERTO SCHMIDT / AFP

Le conseil présidentiel de transition d’Haïti a décidé de limoger le Premier ministre, en poste depuis seulement cinq mois, selon le journal officiel qui sera publié lundi et dont l’Agence -Presse (AFP) a obtenu copie dimanche novembre. 10.

Garry Conille a été nommé début juin pour tenter de stabiliser le pays qui continue de sombrer dans le chaos, notamment à cause des violences des gangs. Il sera remplacé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé, ancien candidat au Sénat en 2015 et ancien président du conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti. Le diplômé de l’Université de Boston avait déjà été envisagé pour le poste de Premier ministre en tant que candidat du secteur privé avant la nomination de Gary Conille.

La décision de démettre ce dernier de ses fonctions intervient après des semaines de conflit entre le leader et le conseil de transition. Cette autorité voulait changer les chefs des ministères de la justice, des finances, de la défense et de la santé, contre l’avis du premier ministre, selon le journal. Héraut de Miami.

Le Premier ministre assure que “la résolution du conseil présidentiel de transition (…) est clairement entaché d’illégalité »dans un courriel adressé à un responsable de la publication du journal officiel, auquel l’AFP a eu accès.

Haïti souffre d’une instabilité politique chronique depuis des décennies. Mais ces derniers mois, ce pays des Caraïbes a également dû faire face à une résurgence de la violence des gangs, qui contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince.

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Un pays sans président depuis 2021

Après la démission du controversé Premier ministre Ariel Henry en avril, des autorités de transition ont été mises en place, avec la difficile mission de rétablir la sécurité et d’organiser des élections, dans un pays ravagé par la violence et la corruption, et qui n’a plus de président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en 2021.

En septembre, lors d’une visite en Haïti, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait appelé les autorités de transition à avancer rapidement vers des élections. Les dernières remontent à 2016.

Médecin de 58 ans qui a déjà été Premier ministre d’Haïti pendant six mois entre 2011 et 2012, Garry Conille a été nommé par ce conseil présidentiel de transition. En juillet, il avait dû être évacué d’un quartier de la capitale Port-au-Prince où des membres de gangs avaient ouvert le feu.

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Les gangs qui dirigent une grande partie de la capitale sont accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon, une situation qui s’est aggravée en début d’année, lorsqu’ils ont décidé d’unir leurs forces pour renverser l’ancien Premier ministre très contesté Ariel Henry.

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La situation a continué de se détériorer malgré la mise en place de la mission multinationale d’appui à la police. Soutenue par l’ONU et les Etats-Unis, cette mission dirigée par le Kenya a commencé à se déployer cet été avec pour l’instant un peu plus de 400 hommes.

Jeudi, les Nations Unies ont mis en garde contre une aggravation des niveaux de faim dans le pays. La vague de violence et une situation humanitaire catastrophique ont contraint plus de 700 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, à fuir leur foyer pour trouver refuge ailleurs dans le pays, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

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Le Monde avec l’AFP

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