La production aquacole augmente fortement dans le monde, la production halieutique stagne

La production aquacole augmente fortement dans le monde, la production halieutique stagne
La production aquacole augmente fortement dans le monde, la production halieutique stagne
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Une ferme aquacole dans la baie d’Hitra, à l’ouest de Trondheim (Norvège), en juin 2016. Chacun des quinze filets contient environ 120 000 saumons. CÉLINE SERRAT / AFP

A défaut de prendre soin de l’océan, les humains apprécient de plus en plus ce qu’il leur offre. Depuis six décennies, la consommation de fruits de mer par habitant a augmenté deux fois plus vite que la population mondiale. En 1961, elle était de 9,1 kilos par an, elle s’élève aujourd’hui à 20,7 kilos. La Chine en absorbe à elle seule 36 %. La FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, prédit que les humains en mangeront encore plus dans les années à venir. Du moins en moyenne, car le continent africain devrait voir sa part par habitant continuer à diminuer, notamment dans les régions subsahariennes, où pourtant « De nombreuses personnes en dépendent pour satisfaire leurs besoins nutritionnels »souligne l’agence des Nations Unies dans son rapport annuel sur l’état de la pêche et de l’aquaculture dans le monde, publié vendredi 7 juin.

Sans surprise, ses experts prédisent que la pêche ne suivra pas une tendance à la hausse. En effet, elle stagne depuis la fin des années 1980, malgré des techniques toujours plus sophistiquées et des flottes puissantes qui opèrent de plus en plus en haute mer. Son volume total oscille entre 86 millions et 94 millions de tonnes par an depuis près de quarante ans. années. En 2022, elle a atteint 92,3 millions de tonnes (dont 1,3 million de tonnes d’algues), soit 41 % des 223,2 millions de tonnes de production mondiale de produits de la mer. L’aquaculture, qui avait enregistré cette année-là un record avec une production de 130,9 millions de tonnes (dont 37,8 millions de tonnes d’algues), domine désormais clairement le secteur. Près de 90 % de la production issue de la pêche et de l’agriculture est destinée directement à l’homme, le reste est transformé en farines et huiles, en grande partie destinées à l’alimentation animale.

Un secteur économique important

Sur la gestion des ressources halieutiques, l’agence onusienne dresse un bilan global contrasté. Malgré ses appels à réduire les captures à des niveaux moins dévastateurs, seuls 62,3 % des stocks biologiques (c’est-à-dire une espèce dans une zone marine donnée) sont pêchés à un niveau durable, soit 2,3 % de moins qu’en 2019. Les autres sont surexploités. Or, en poids, 78,9% des produits débarqués en 2021 provenaient de stocks considérés comme durables.

Tous ces travaux témoignent de l’importance économique des produits de la mer. Ce secteur valait 179 milliards d’euros en 2022, un record qui ne cesse d’être battu, indique la FAO. La valeur des exportations d’animaux aquatiques est passée de 7,25 milliards d’euros en 1976 à 176,27 milliards d’euros en 2022. La Chine reste le champion des exportations (elle représente 12%), devant la Norvège (8%) et le Vietnam (6%). Dans des archipels comme les Maldives, les Seychelles ou les îles Féroé, les produits de la mer représentent 30 % des échanges de marchandises.

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