L’aspect économique au cœur de la campagne présidentielle

L’aspect économique au cœur de la campagne présidentielle
L’aspect économique au cœur de la campagne présidentielle

AA / Téhéran / Ahmet Dursun

Les difficultés économiques et les conditions de vie sont devenues des thèmes centraux parmi les 80 candidats déclarés à l’élection présidentielle iranienne, prévue le 28 juin.

L’Iran a ouvert la voie à la tenue d’élections présidentielles anticipées, après la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère le 19 mai.

Les inscriptions pour la 14e élection présidentielle ont commencé le 30 mai et se sont clôturées cinq jours plus tard. La liste des candidats comprend 46 conservateurs, 16 indépendants, 13 réformateurs, trois conservateurs modérés et deux membres du parti affilié à l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad.

La majorité des candidats sont des députés actuels ou anciens. Parmi les personnalités les plus connues figurent l’ancien président du Parlement Ali Larijani, l’ancien secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale Saeed Jalili, l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad, le président du Parlement Mohammad Bagher Ghalibaf et l’ancien vice-président Eshaq Jahangiri. Quatre femmes politiques ont également déposé leur candidature à la présidentielle.

Le ministre par intérim de la Culture et de l’Orientation islamique Mohammad Mehdi Esmaili, le ministre de l’Infrastructure routière et du Développement urbain Mehrdad Bazrpash, le ministre du Travail et de la Protection sociale Sowlat Mortazavi, le vice-président Amir Hossein Ghazizadeh Hashemi, ainsi que le chef de l’organisation du budget et de la planification, Davood Manzoor est également en lice.

Si 80 personnes ont déjà postulé, ce n’est pas encore sûr. Le Conseil des gardiens de la Constitution décidera dans un délai de sept jours s’ils remplissent les conditions requises pour participer aux élections. Cet organe a systématiquement opposé son veto à de nombreuses personnalités, dont Larijani, Ahmadinejad et Jahangiri. La décision du Conseil devrait influencer considérablement la dynamique des élections.

**Candidats clés

Ali Larijani, un conservateur modéré de 66 ans, a été président du Parlement de 2008 à 2020. Larijani a reçu son veto aux élections de 2021, sans explication. Les spéculations vont bon train selon lesquelles il aurait cette fois obtenu le soutien du guide suprême Ali Khamenei. « Nous n’obtiendrons jamais rien avec un gouvernement encombrant qui s’immisce dans les affaires du peuple », a déclaré Larijani, ajoutant que résoudre la question des sanctions serait également l’une des priorités de la diplomatie iranienne.

Saïd Jalili, un conservateur de 58 ans, était secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale et négociateur en chef sur le nucléaire sous le président Ahmadinejad. La ligne dure de Jalili a à la fois renforcé et limité son attrait. Celui qui s’est retiré de la course à 2021 au profit de Raïssi, est actuellement le représentant de Khamenei au Conseil suprême de sécurité nationale et s’engage à poursuivre la politique de Raïssi. Il a déclaré : « L’Iran est désormais reconnu comme l’égal des grandes puissances. Il est temps que tous les Iraniens, un à un, jouent un rôle dans le développement du pays.»

Mahmoud Ahmadinejad, 67 ans, qui a été président de 2005 à 2013, a mené une politique sociale, en particulier envers les couches pauvres et à faible revenu du pays, tout en maintenant une politique étrangère stricte. Malgré le soutien important dont il bénéficie dans l’opinion publique, le Conseil des Gardiens de la Constitution lui a opposé son veto à plusieurs reprises. Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que s’il devenait président, l’objectif principal de son gouvernement serait d’éliminer le problème de la pauvreté dans le pays.

Mohammad Bagher Ghalibaf, 62 ans, ancien commandant de l’armée de l’air du Corps des Gardiens de la Révolution, a été maire de Téhéran et est actuellement président du Parlement. Ghalibaf a fait face à des critiques et à des scandales, notamment des révélations sur la résidence de son fils au Canada. Il a déclaré : « J’ai couru pour éviter que le pays ne connaisse une période de stagnation et de mauvaise gestion comme les années précédentes. »

Eshaq Jahangiri, 66 ans, a été le premier vice-président de Hassan Rohani de 2013 à 2021. Allié des réformateurs, Jahangiri s’est prononcé sur les difficultés économiques du pays, soulignant la nécessité de réformes systémiques pour lutter contre l’inflation, la pauvreté et la corruption. Jahangiri a déclaré à - après avoir déposé sa candidature : « La situation que connaît aujourd’hui le pays est déplorable. Malgré tous les succès que nous avons obtenus, nous n’avons pas atteint le développement et la croissance.

** Stratégie réformiste

Les réformateurs ont adopté une approche prudente, attendant les décisions du Conseil des gardiens de la Constitution. Les rapports suggèrent qu’ils pourraient soutenir Larijani ou Jahangiri si leurs candidatures sont approuvées.

L’analyste politique Hamid Roushancheh a souligné que la participation populaire est cruciale pour le régime, suggérant que le Conseil pourrait approuver un ou deux candidats ayant déjà fait l’objet d’un veto afin de garantir des élections ouvertes et compétitives.

Les prochaines élections s’annoncent très compétitives, avec les enjeux économiques au premier plan. Le processus d’approbation du conseil sera décisif pour établir la liste définitive des candidats et, à terme, pour l’orientation future du pouvoir iranien.

*Traduit de l’anglais par Mourad Belhaj

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