En Israël, la menace croissante de boycotts universitaires

En Israël, la menace croissante de boycotts universitaires
En Israël, la menace croissante de boycotts universitaires

Le 17 mai, en réponse aux massacres de civils en cours dans la bande de Gaza, le conseil d’administration de la Conférence des recteurs des universités espagnoles s’est engagé, dans un communiqué de presse, à « réexaminer et, le cas échéant, suspendre les accords de collaboration avec des universités et centres de recherche israéliens qui n’ont pas exprimé un engagement ferme en faveur de la paix et du respect du droit international humanitaire ». L’organisme espagnol regroupe cinquante universités publiques et vingt-six privées.

Professeur Tamir Sheafer, recteur de l’Université hébraïque de Jérusalem, 21 mai 2024. VIRGINIE NGUYEN HOANG/HUMA POUR « LE MONDE »

A Jérusalem, Tamir Sheafer, recteur de l’Université hébraïque, s’inquiète : « Les menaces de boycott sont latentes depuis le 7 octobre 2023. Mais, depuis deux semaines, c’est un tsunami. A travers les lettres ou les informations que nous recevons, je ne compte plus les relations académiques suspendues, voire rompues. »

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Le coup est sévère pour le secteur universitaire israélien, considéré comme l’un des joyaux de l’État hébreu. Les établissements d’enseignement supérieur du pays sont classés parmi les meilleurs au monde, tant dans les sciences dures que dans les sciences humaines et sociales. Ils contribuent à faire d’Israël l’une des économies les plus dynamiques de la planète.

Affaiblissement des programmes

Les universités israéliennes pourraient peut-être se passer de coopération avec leurs homologues espagnoles, en raison les liens étroits qu’ils entretiennent avec les institutions américaines, britanniques et même allemandes. Mais l’Espagne et Israël sont intégrés dans les programmes européens de recherche et d’innovation les plus importants, comme Horizon 2020 et Horizon Europe. L’État hébreu participe à ces plateformes depuis 1996, et a reçu 360 millions d’euros de plus que sa contribution pour Horizon 2020, sur la période 2014-2020. Il a rejoint le nouveau programme Horizon Europe, qui devrait distribuer quelque 95 milliards d’euros de subventions de 2021 à 2027.

Sur le campus Mount Scopus de l’Université hébraïque de Jérusalem, le 22 mai 2024. VIRGINIE NGUYEN HOANG/HUMA POUR « LE MONDE »

Cependant, l’Université de Grenade a annoncé qu’elle suspendrait ses relations avec ses homologues israéliens, le 17 mai, tant au niveau bilatéral qu’au sein de ces programmes européens. L’Université de Barcelone a de son côté demandé que les établissements israéliens soient empêchés de participer à ces projets. D’autres institutions européennes ont également déclaré vouloir mettre fin à leurs collaborations avec Israël, comme en Norvège. Si la grande majorité du monde universitaire européen n’a pas annoncé de boycott, ces initiatives, même isolées, risquent de fragiliser ces programmes, ainsi que l’espace La recherche européenne, une sorte de marché commun scientifique à l’échelle du continent.

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