(Milwaukee) Kamala Harris et Donald Trump poursuivent leur intense duel pour la Maison Blanche, marqué vendredi par de nouvelles accusations de violences verbales de la part de l’ancien président.
Publié à 7h02
Mis à jour à 16h11
Kamil KRZACZYNSKI, avec Sébastien BLANC à Washington
Agence France-Presse
Alors que tous deux se disputent des électeurs encore indécis, dans une course parfaitement indécise selon les sondages, le candidat républicain a déclenché une nouvelle polémique en proposant que l’une de ses plus farouches opposantes, Liz Cheney, soit placée face à des armes pointées sur elle. .
Sa rivale démocrate, qui s’est alliée à cette ancienne parlementaire républicaine, n’a pas tardé à estimer que cette violence verbale « disqualifiait » Donald Trump.
Alors que plus de 68 millions d’Américains ont déjà déposé leur bulletin de vote par anticipation, les polémiques chassent désormais les autres dans une atmosphère de tension croissante à l’approche du 5 novembre.
Le vice-président et l’ancien président sillonnent inlassablement les États clés.
Électorat arabo-américain
Le démocrate recevra à Milwaukee, la plus grande ville du Wisconsin, le soutien du célèbre rappeur Cardi B, après avoir récemment obtenu celui de Beyoncé, Bruce Springsteen, Jennifer Lopez ou encore la superstar du basket LeBron James.
Cet État surplombant le lac Michigan a basculé pour Donald Trump en 2016, puis pour Joe Biden en 2020, de moins d’un point de pourcentage à chaque fois.
Le républicain sera dans la même ville vendredi après un arrêt de dernière minute à Dearborn, dans le Michigan, la plus grande ville américaine à population majoritairement arabe.
Objectif : courtiser cet électorat dont une partie se détourne des démocrates en raison du soutien de l’administration Biden-Harris à la guerre menée par Israël à Gaza et au Liban.
Donald Trump « comprend maintenant plus que jamais […] notre valeur dans la conquête d’États cruciaux comme le Michigan, l’Arizona ou la Pennsylvanie”, a déclaré à l’AFP Bishara Bahbah, président de l’Association des Arabes-Américains pour Trump.
Malgré des dizaines de meetings, d’interventions dans des podcasts ou dans des émissions de télévision, rien, jusqu’à présent, n’a fait bouger le curseur de manière significative dans une Amérique politiquement divisée en deux.
Désinformation
Quelques milliers d’électeurs en Pennsylvanie, au Michigan et en Arizona détiennent les clés d’un scrutin hors norme marqué notamment par l’arrivée retentissante en juillet du vice-président dans la campagne, après le retrait du président Joe Biden, et par deux tentatives d’assassinat contre Donald. Atout.
Le Wisconsin en est un parfait exemple.
L’État du lac Michigan est passé au rang de républicain en 2016, puis à celui de Joe Biden en 2020, de moins d’un point de pourcentage à chaque fois.
Alors que l’élection de 2024 pourrait s’avérer tout aussi serrée, avec un retard de plusieurs heures, voire jours, avant le résultat, l’entourage du Républicain a déjà commencé à alimenter l’idée que des irrégularités auraient été commises dans les opérations de vote. .
“Si nous parvenons à continuer à tricher à un niveau bas, nous obtiendrons une immense victoire”, a encore déclaré Donald Trump jeudi soir.
“Neuf armes”
Au cours de cette même discussion, il a accusé Liz Cheney, sa bête noire politique, d’être une « belliciste radicale ».
« Mettons son fusil en main face à neuf canons d’armes qui lui tirent dessus. Voyons ce qu’elle en penserait. Vous savez, avec les armes pointées sur elle », a déclaré Donald Trump, évoquant l’image d’un peloton d’exécution.
La plus célèbre opposante républicaine à Donald Trump, fille de l’ancien vice-président de George W. Bush, a répondu sur X : « Nous ne pouvons pas confier notre pays et notre liberté à un homme mesquin, vindicatif, cruel et instable qui entend être un tyran.”
Par ailleurs, les autorités de Géorgie, un État clé du sud, ont mis en garde vendredi contre une fausse vidéo montrant un immigrant haïtien affirmant avoir pu voter à plusieurs reprises.
Ce clip viral de 20 secondes est issu d’une campagne de désinformation russe, selon les experts.