Chaque jour, Fabian manipule des centaines de fleurs pendant des heures. Il est fleuriste depuis dix ans. Même s’il porte des gants lorsque cela est possible, il avoue que ce n’est pas toujours le cas : «Il est plus agréable d’avoir un contact direct avec le produit pour ressentir le mouvement des fleurs.“
Plus agréable, mais aussi plus dangereux. Une étude belge datant de 2019 a retrouvé une quarantaine de substances nocives en forte concentration dans l’organisme de plusieurs fleuristes.
“Ils sont irritants, ce sont des perturbateurs endocriniens, des produits qui favorisent certains cancers. De nombreuses substances sont autorisées en Europe, mais certaines présentes sur les bouquets sont désormais interdites dans l’Union européenne.», explique Bruno Schiffers, professeur au laboratoire de phytopharmacie de l’ULiège.
Le problème : les fleurs ne sont pas toujours disponibles dans le champ voisin. Selon les saisons, il faut parfois les importer de très loin et il est difficile de retracer leur origine au moment de l’achat.
“Les chrysanthèmes sont généralement originaires des Pays-Bas, c’est une véritable spécialité. Mais lorsqu’il s’agit d’autres fleurs, notamment exotiques, on ne sait pas d’où elles viennent. Ce n’est pas comme la viande», ajoute Fabien. En France, le lien est officiellement fait entre le métier de fleuriste et le risque de cancer. Fabian reste calme, mais compte bien changer ses habitudes et promet d’enfiler sa paire de gants un peu plus souvent.
