Le spectre d’une guerre au Moyen-Orient plane sur l’élection présidentielle américaine

Le spectre d’une guerre au Moyen-Orient plane sur l’élection présidentielle américaine
Le spectre d’une guerre au Moyen-Orient plane sur l’élection présidentielle américaine

Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la guerre au Moyen-Orient non seulement pèse continuellement sur la campagne électorale américaine, mais elle pourrait aussi influencer le résultat du scrutin du 5 novembre.

Du côté démocrate, la vice-présidente Kamala Harris marche sur des œufs, après avoir succédé comme candidate du parti à Joe Biden dont le franc soutien immédiatement affiché au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui a valu de s’aliéner une partie de la gauche et des musulmans américains.

Côté républicain, Donald Trump ne cesse de décrire une planète au bord d’une Troisième Guerre mondiale, attribuant cette situation apocalyptique au tandem Joe Biden-Kamala Harris.

Il a annoncé mercredi sa participation à une cérémonie commémorative de l’attentat du 7 octobre, en présence de dirigeants de la communauté juive.

Destiné à marteler le message suivant : « Les politiques incompétentes et vouées à l’échec de l’administration Harris-Biden ont permis aux agents iraniens de semer la mort et la destruction, avec des conséquences mondiales catastrophiques. « .

Lui au pouvoir, il le répète depuis un an, il n’y aurait jamais eu de 7 octobre en Israël.

– « Stéréotypes antisémites » –

Le milliardaire septuagénaire entend profiter des tensions au Moyen-Orient pour rattraper son retard au sein de l’électorat juif américain, qui privilégie majoritairement Kamala Harris dans ses intentions de vote.

« Elle déteste Israël », a déclaré Donald Trump lors du débat entre les deux candidats.

Le républicain est allé jusqu’à dire que les Juifs devraient subir un « examen » de la tête s’ils votaient démocrate. Il a accusé le sénateur Chuck Schumer, l’élu juif occupant la plus haute fonction du pays, d’être devenu « un fier membre du Hamas ». Il a affirmé qu’Israël cesserait d’exister dans moins de deux ans si Kamala Harris était élue. Enfin, Donald Trump a déclaré que les Juifs pourraient être tenus responsables s’il perdait les élections.

Avec ces déclarations radicales, le républicain espère sans doute gagner des points dans les États de New York et de Pennsylvanie, qui comptent une importante population juive.

Pas sûr qu’il y parvienne au vu de certaines réactions. L’American Jewish Committee a dénoncé une rhétorique « dangereuse » et le Jewish Council for Public Affairs (JCPA) a critiqué le candidat pour avoir utilisé des « stéréotypes antisémites ».

Mais, avec un système électoral dans lequel un seul État clé est susceptible de faire basculer le résultat de l’élection présidentielle, les regards sont également tournés vers le Michigan.

– « Inquiétudes concernant les Palestiniens » –

“Etant donné la grande proportion d’électeurs du Michigan qui sont des Arabes américains et le fonctionnement du collège électoral, les inquiétudes concernant les Palestiniens peuvent influencer le résultat”, a déclaré à l’AFP Michael Traugott, professeur de sciences politiques à l’Université du Michigan.

“Il est encore trop tôt pour savoir si l’incursion israélienne au Liban aura un impact sur la course à la présidentielle”, ajoute-t-il.

Consciente des divisions au sein de son parti sur la question de l’offensive israélienne à Gaza, Kamala Harris joue les équilibristes.

En substance, elle a suivi les traces de Joe Biden, qui était à Tel-Aviv le 18 octobre pour démontrer à Benjamin Netanyahu le soutien « éternel » des États-Unis.

Le démocrate défend ainsi vigoureusement « le droit d’Israël à se défendre », sans remettre en cause l’aide militaire américaine.

Mais elle a été plus insistante que le président sur la demande d’un cessez-le-feu à Gaza, a promis de ne pas « garder le silence » face aux souffrances des Palestiniens et a cité un obstacle à la visite de Benjamin Netanyahu. au Congrès le 24 juillet.

Une absence notable alors que des dizaines de représentants démocrates avaient choisi de boycotter cette prise de parole. Dans les allées de l’hémicycle, Rashida Tlaib, une élue du Michigan, accusait le Premier ministre israélien de « génocide », alors qu’il promettait une « victoire totale » contre le Hamas.

(Avec l’AFP)

 
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