Être opposé à l’immigration ou aux migrants fait-il de vous un pécheur ? À écouter le pape François, il est permis au moins de s’interroger. En effet, lors d’une cérémonie pénitentielle à Rome le mardi 1er octobre, le Souverain Pontife a introduit sept nouveaux péchés dans la doctrine catholiqueexplique notre collègue Jean-Marie Guénois, de Figaro. Pour introduire le Synode sur la synodalité, c’est-à-dire une assemblée générale traitant de la gouvernance de l’Église catholique, le pape a célébré mardi soir une cérémonie pénitentielle, ou, dans une longue litanie, il a demandé pardon.
Péché contre les migrants
Sept cardinaux lisent tour à tour un texte pontifical sur chaque nouveau péché retenu par le pape. ” Péché contre la paix », « péché d’abus », « péché contre les femmes, la famille et les jeunes », « péché de doctrine utilisé comme des pierres à jeter », « péché contre la pauvreté », « péché contre la synodalité, le manque d’écoute, de communion et de participation de tous « . Et ainsi: « péché contre la création, contre les peuples autochtones, contre les migrants ».
C’est un cardinal canadien, Mgr Czerny, connu pour ses positions progressistes, qui a lu le texte du Pape sur « péché contre les migrants ». « je demande pardonavec un sentiment de honte, pour avoir participé à la mondialisation de l’indifférence face aux tragédies qui transforment les routes maritimes et les frontières entre les nations d’un chemin d’espoir en un chemin de mort pour tant de migrants. La valeur de la personne est toujours supérieure à celle de la frontière », a déclaré le haut dignitaire catholique.
Le pape François a fait de la question migratoire un de ses chevaux de bataillefustigeant volontiers les gouvernements national-conservateurs d’Europe de l’Est, comme la Hongrie de Viktor Orbán, opposés à l’immigration, les accusant régulièrement d’être « égoïste ” et ” mauvais chrétiens ».
