Israël et le Hamas en guerre, jour 203

(Jérusalem) Une délégation égyptienne est arrivée vendredi en Israël pour tenter de relancer les négociations sur une trêve dans la bande de Gaza associée à la libération des otages, alors qu’une offensive israélienne sur Rafah se prépare, selon des médias égyptiens et israéliens.


Publié à 8h01

Mis à jour à 8h30

Aymeric VINCENOT

Agence France-Presse

La guerre entre Israël et le Hamas, qui fait rage depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien, a fait au moins 51 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste. Un correspondant de l’AFP a été témoin vendredi d’une attaque de missile contre une maison de la ville de Gaza, qui a fait au moins trois morts.

La guerre s’accompagne d’une flambée de violences à la frontière nord d’Israël avec le Liban, où l’armée israélienne a annoncé vendredi la mort d’un civil.

Israël se prépare quant à lui à lancer une offensive terrestre dans la ville peuplée de Rafah, frontalière avec l’Égypte, au sud de la bande de Gaza, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu considère comme le dernier bastion majeur du Hamas.

De nombreuses capitales et organisations humanitaires craignent un bain de sang dans cette ville devenue refuge pour près d’un million et demi de Palestiniens, dont beaucoup entassés dans des camps de tentes, sans eau ni électricité, où ils commencent à souffrir de la chaleur après avoir enduré le froid de l’hiver.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO MOHAMMED ABED, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des Palestiniens déplacés sont assis dehors pour échapper à la chaleur torride dans leurs tentes dans un camp à Rafah, près de la frontière avec l’Égypte, le 26 avril.

Une délégation égyptienne, l’un des trois pays médiateurs avec le Qatar et les Etats-Unis, est arrivée vendredi en Israël pour discuter d’un “cadre global pour un cessez-le-feu” dans la bande de Gaza, selon le média égyptien proche des renseignements Al-Qahera News, qui cite un haut responsable égyptien.

Selon les médias israéliens, la délégation doit tenter de relancer les négociations au point mort et plaider pour un accord de trêve impliquant la libération de « dizaines » d’otages détenus à Gaza.

La guerre entre Israël et le Hamas sera également au centre des réunions avec de hauts diplomates arabes et européens attendus ce week-end à Riyad, parmi lesquels les chefs de la diplomatie allemande et française.

Fusillade à la frontière libanaise

A la frontière israélo-libanaise, les échanges de tirs sont devenus quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah, puissant mouvement armé allié au Hamas et soutenu par l’Iran.

Des dizaines de milliers d’habitants ont fui les communautés des deux côtés de la frontière.

L’armée a annoncé vendredi qu’un civil israélien travaillant sur un chantier de construction avait été tué près de la frontière par des missiles tirés depuis le sud du Liban.

“Pendant la nuit, des terroristes ont tiré des missiles antichar sur la région de Har Dov, dans le nord d’Israël”, a indiqué l’armée.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO KAWNAT HAJU, AGENCE FRANCE-PRESSE

Depuis le début de la guerre, les violences se sont multipliées à la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs sont devenus quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah.

Har Dov est le nom israélien des fermes de Chebaa, une zone contestée située à la frontière entre le Liban et le plateau du Golan syrien, annexée par Israël.

Le Hezbollah affirme de son côté avoir mené « une embuscade complexe » contre un convoi israélien dans les « fermes de Chebaa occupées » et avoir « détruit deux véhicules ».

L’armée a annoncé des frappes aériennes et des tirs de chars contre des cibles appartenant au Hezbollah dans le sud du Liban.

“Un missile”, puis un autre

La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée contre Israël par des commandos du Hamas, qui a fait 1.170 morts, principalement des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des données officielles. Israéliens.

Plus de 250 personnes ont été kidnappées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon les autorités israéliennes.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, au même titre que les Etats-Unis et l’Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu’à présent 34 356 morts, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Vendredi midi, un correspondant de l’AFP a vu des avions tirer des missiles sur une maison du quartier Al-Rimal de la ville de Gaza, au nord du territoire, et les corps d’un homme, d’une femme et d’un enfant ont été extraits des décombres.

« J’étais assis en train de vendre des cigarettes et soudain un missile est tombé, secouant toute la zone, suivi d’un autre missile, secouant à nouveau la zone. Nous nous sommes précipités pour voir ce qui s’était passé et nous avons trouvé des martyrs, un homme, une femme et une petite fille”, a également déclaré à l’AFP un témoin qui n’a pas donné son nom.

Le correspondant de l’AFP a ensuite vu deux frappes aériennes successives frapper le quartier de Zeitoun, au sud-est de la ville de Gaza. Un épais panache de fumée s’élevait du quartier.

Démocratie ”

Après six mois et demi de bombardements et de combats terrestres, la guerre a dévasté la bande de Gaza où l’ONU estime la masse de débris et de gravats à déblayer à 37 millions de tonnes. Partant de l’hypothèse de l’utilisation d’une centaine de camions, cela « prendrait 14 ans pour déminer », a souligné à Genève Pehr Lodhammar, un responsable de l’UNMAS, l’agence onusienne chargée du déminage.

Le conflit a également provoqué une catastrophe humanitaire sur le territoire de 2,4 millions d’habitants, assiégé par Israël et menacé de famine.

Confrontés aux difficultés d’acheminement par route de l’aide internationale depuis l’Égypte, en raison des contrôles très stricts imposés par Israël, les États-Unis ont commencé à construire un port temporaire et une jetée face à la côte de Gaza, où pourront déposer des navires militaires ou civils. leur cargaison.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO FOURNIE À L’AGENCE FRANCE-PRESSE

Les États-Unis ont commencé à construire un port et une jetée temporaires face à la côte de Gaza.

Aux Etats-Unis, pays allié d’Israël, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise sur les campus, après avoir quitté l’université Columbia de New York il y a plus d’une semaine.

Ces manifestations d’étudiants pro-palestiniens s’inscrivent dans la “démocratie”, a déclaré vendredi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, en visite en Chine.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Guerre en Ukraine | Washington appelle ses alliés à donner des systèmes Patriot à l’Ukraine