Premier effet concret du rapport Colonna sur l’UNRWA : l’Allemagne, l’un des plus importants donateurs de cette agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens, a décidé de reprendre ses versements à l’organisation, gelés après qu’Israël ait été accusé d’être infiltré par le Hamas. L’audit publié lundi 22 avril, dirigé par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a largement blanchi l’agence, tout en suggérant des pistes pour renforcer sa neutralité. Deux jours après sa présentation, Berlin a annoncé mercredi son intention de reprendre son aide et s’est félicité du “rôle vital” de l’UNRWA, acteur humanitaire majeur dans la bande de Gaza, bombardée depuis plus de six mois par l’armée israélienne.
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Le gouvernement fédéral entend coordonner avec ses « Les partenaires internationaux les plus proches pour décaisser des fonds supplémentaires » destiné à l’agence. ” En connexion avec [les] réformes [préconisées par l’audit]le gouvernement fédéral poursuivra bientôt sa coopération avec l’UNRWA à Gaza », ajoute un communiqué ministériel. Si les délais restent flous, ce revirement est un soulagement pour l’organisation. L’Allemagne était devenue son deuxième donateur après avoir considérablement augmenté son aide à partir de 2018. L’aide de Berlin avait contribué à atténuer la crise provoquée par l’arrêt des financements américains de 2018 à 2021, ordonné par le président Donald Trump.
Mais fin janvier, l’Allemagne figurait parmi les dix-huit donateurs, pour la plupart occidentaux, qui se sont retirés en un temps record. Philippe Lazzarini, le directeur de l’organisation, vient de rendre public que douze des 13 000 employés de l’UNRWA à Gaza sont accusés par Israël d’avoir participé au massacre commis par le Hamas le 7 octobre 2023. Ceux qui sont encore en vie, dix sur douze, ont été licenciés sur-le-champ, précise le patron de l’agence. Malgré ces sanctions immédiates, imposées sans même qu’Israël ait produit des preuves pour étayer ses allégations, les donateurs abandonnent l’UNRWA.
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C’est un séisme pour l’agence. Elle se retrouve avec 450 millions de dollars (plus de 419 millions d’euros) gelés, soit l’équivalent de plus de la moitié de son budget général pour 2024. Celui-ci assure le fonctionnement de ses écoles et dispensaires pour les 6 millions de réfugiés palestiniens au Liban, en Syrie, en Jordanie. et les territoires palestiniens. Il ne s’agit plus de combler un sous-financement chronique, mais d’assurer sa survie au moment le plus difficile : Gaza, où l’on compte actuellement plus de 26 000 morts, est confrontée à un cataclysme humanitaire.
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