Liens Chine-États-Unis | Antony Blinken a mis en garde contre un risque de « détérioration »

Liens Chine-États-Unis | Antony Blinken a mis en garde contre un risque de « détérioration »
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(Pékin) La Chine a mis en garde vendredi contre le risque de “détérioration” des liens avec les Etats-Unis lors d’une visite à Pékin du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, destinée à apaiser les différends entre les deux premières puissances mondiales.


Publié hier à 23h36

Shaun TANDON

Agence France-Presse

Depuis mercredi, M. Blinken effectue sa deuxième visite en Chine en moins d’un an pour tenter d’apaiser les tensions entre les deux plus grandes économies mondiales.

Ils ont nettement diminué depuis sa précédente visite en juin. Mais des différends empoisonnent toujours les relations, notamment les restrictions américaines sur les exportations vers la Chine de technologies avancées, notamment de semi-conducteurs.

Le réseau social TikTok est également menacé d’interdiction aux Etats-Unis s’il ne coupe pas ses liens avec sa maison mère chinoise ByteDance. Washington soupçonne que l’application est utilisée pour espionner les Américains, collecter des informations personnelles et également servir la propagande chinoise.

TikTok nie catégoriquement ces allégations.

Avant son déplacement, Antony Blinken avait indiqué qu’il aborderait des sujets délicats avec ses interlocuteurs chinois, comme les pratiques commerciales de la Chine, le soutien de Pékin à Moscou ou encore Taïwan.

Les relations entre les deux puissances « commencent à se stabiliser », a déclaré vendredi le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, mettant toutefois en garde contre la persistance d’« éléments négatifs ».

Une pression « déraisonnable »

« Les relations se heurtent à toutes sortes de difficultés. Les droits légitimes au développement de la Chine ont été indûment bafoués et nos intérêts fondamentaux sont remis en question », a déclaré Wang Yi, faisant référence aux restrictions américaines dans le secteur technologique.

« La Chine et les États-Unis doivent-ils continuer à avancer dans la bonne direction de la stabilité, ou revenir à celle de la détérioration ? », fit semblant de se demander Wang Yi.

Avant les discussions avec son homologue, M. Blinken a affirmé qu’il serait “très clair, très direct” avec lui, tout en disant espérer “des progrès sur les questions sur lesquelles nos présidents se sont mis d’accord”.

Les deux pays doivent être aussi « clairs que possible dans les domaines où nous avons des différences, au moins pour éviter les malentendus et les erreurs de calcul », a déclaré Blinken.

Arrivé en Chine mercredi, le chef de la diplomatie américaine a fait une première escale à Shanghai et a atterri jeudi en fin d’après-midi à Pékin.

Aucune rencontre entre M. Blinken et le président chinois Xi Jinping n’a été annoncée par Pékin. Lors de la précédente visite du chef de la diplomatie américaine en juin, l’organisation d’une rencontre entre les deux hommes avait pourtant été rendue publique à la dernière minute.

Taïwan et Ukraine

Le voyage de M. Blinken, qui s’achève ce vendredi, est le signe d’une diminution des frictions entre la Chine et les Etats-Unis, exacerbées sous l’ancien président Donald Trump, qui promet une nouvelle fois une ligne dure contre Pékin en cas de victoire des élections de novembre.

Le président Joe Biden, tout en recherchant une plus grande stabilité entre les deux plus grandes économies mondiales, maintient cependant la pression.

M. Blinken devrait plaider en faveur de la retenue, alors qu’un nouveau président sera investi le 20 mai à Taiwan.

L’archipel risque d’autant plus de figurer parmi les questions délicates susceptibles d’être évoquées que le Congrès américain a donné mardi son feu vert à un programme d’assistance militaire de 95 milliards de dollars destiné aux alliés de Washington comme Taipei.

Il devrait également faire part des inquiétudes américaines concernant les pratiques commerciales de la Chine, que Washington considère comme anticoncurrentielles, un sujet clé pour le président Joe Biden en cette année électorale.

La volonté du gouvernement de Joe Biden de collaborer avec la Chine contraste fortement avec les efforts visant à isoler la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Si les Chinois ne fournissent pas directement d’armes à la Russie, Washington les a accusés ces dernières semaines de livrer à ce pays des équipements et des technologies à double usage qui facilitent son effort de réarmement, le plus important depuis l’époque soviétique.

 
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