la censure révèle la nature du gouvernement

La fable « L’Enfant qui criait au loup » raconte la mésaventure d’un jeune berger qui s’amuse à plusieurs reprises à faire croire aux villageois que le prédateur s’attaque à ses moutons. En tombant dans le piège, les habitants n’interviennent pas lorsque le prédateur arrive. L’Italie traverse une phase similaire.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni en 2022, l’opposition ne cesse de crier au retour du fascisme. Histoire de mobiliser vos troupes et de remporter les élections régionales et locales. Jusqu’à présent, le gouvernement a surtout prolongé les années creuses du berlusconisme. À savoir de vaines promesses de reprise économique, de réductions d’impôts, de réduction de l’immigration et de réduction de la pauvreté. Le bilan s’avère aussi déficitaire que les finances de l’État italien.

Aujourd’hui, le cas deAntonio Scurati va pourtant dans le sens dénoncé par la gauche. En effet, cet intellectuel de haut vol devait apparaître dimanche à la télévision et reprocher au gouvernement sa difficulté à se qualifier d’antifasciste. L’homme a été censuré par les dirigeants de la RAI, aujourd’hui accusés de vouloir réécrire le passé, promouvoir le présent et dénigrer l’opposition.

Ironiquement, ce lien malsain entre la télévision publique et l’exécutif du pays a été renforcé par une loi promulguée en 2015 par un homme dit de gauche, à savoir Matteo Renzi. Un météore politique qui a depuis quitté le Parti démocrate pour fonder un mouvement centriste.

Avec l’affaire Scurati, le loup s’approche de la bergerie. Les Italiens, qui ont célébré le 25 avril la Libération contre l’occupation allemande et le pouvoir fasciste, comprendront-ils cela ? A moins qu’ils ne croient plus, las, à la menace du loup…

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