Archives du LVE. 1994, GATT-OMC, Affaires à suivre…

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Les 800 journalistes qui ont couvert l’événement international de Marrakech n’ont pas manqué le cortège des chefs de délégations de 120 pays vers la scène qui domine la grande salle du Palais des Congrès. C’est sur cette même plateforme que « l’Acte final », de quelque 500 pages, sanctionnant une décennie de négociations commerciales, a été signé lors de la cérémonie de clôture vendredi qui a duré quatre heures. Un événement qui revêt sans aucun doute une importance mondiale, puisque les accords signés, non sans quelques difficultés, inaugurent l’avenir des relations commerciales et préfigurent le nouvel ordre économique mondial.

La souveraineté de l’OMC
Il est vrai que certaines questions épineuses ne manqueront pas de resurgir avec la constitution de l’OMC et le démarrage effectif de cette nouvelle instance, prévu pour le 1er janvier 1995. En effet, de nombreux addendums ont dû être annexés à l’Acte final, notamment en ce qui concerne l’accord sur les marchés publics, l’accord international sur le secteur laitier, l’accord sur la viande bovine et l’accord de 1979 sur le commerce des avions civils. L’ensemble de ce « paquet » a pu être bouclé entre Américains, Européens et Japonais, au terme de compromis souvent difficiles, comme en témoignent les réunions à huis clos qui ont eu lieu à Marrakech. Et même si ces accords ont été paraphés, les détails restent encore à définir, une fois que l’OMC aura établi ses structures. En outre, des pans entiers du commerce international restent encore soumis à un examen plus approfondi. C’est le cas du dossier « Services ». À partir du mois de mai, il appartiendra aux négociateurs de faire avancer ce dossier brûlant, quitte à veiller à la multilatéralisation des accords bilatéraux. Le mois de mai sera assez chargé, puisque le programme des chapitres encore à aborder s’avère très vaste. En effet, rien que pour les chapitres qui concernent le secteur des services, les discussions porteront sur le téléphone, les finances pour lesquelles la réglementation est déjà lourde, le transport maritime, les mouvements de personnes physiques, la comptabilité internationale, etc. A Genève, qui accueillera très probablement Au siège de l’OMC, on craint beaucoup que les compromis trouvés à Marrakech ne traînent avant d’être applicables. D’ailleurs, un proche collaborateur du DG du GATT n’a pas hésité, lors d’une conférence de presse, à souligner que « le commerce est une tapisserie sans fin ». Les discussions sur l’audiovisuel, certains éléments du dossier agricole, le textile et la propriété intellectuelle seront développées ultérieurement. Bien entendu, tout cela ne diminue en rien l’impact positif de la réunion de Marrakech. A La Havane, en 1947, le nombre de pays intéressés par la régulation du commerce mondial n’avait pas dépassé 23. A Marrakech, les signataires de l’Acte final sont plus d’une centaine, dont une vingtaine ayant récemment adhéré au GATT, tandis qu’une vingtaine d’autres sont se préparant à le rejoindre. Il s’agit d’un vote de confiance qui confirme « la fiabilité du système commercial mondial tel qu’il existe actuellement ». Car l’institutionnalisation du commerce mondial contribuera à contrebalancer la pression exercée par les forces économiques. C’est pourquoi les pays en développement sortent gagnants de Marrakech », a-t-il conclu.

Le Maroc, un cas particulier ?
Bien entendu, il va sans dire que la réduction systématique des droits de douane et la fin de l’ère des subventions contribueront à élargir la marge de manœuvre commerciale des pays du Sud. Mais qu’en sera-t-il exactement pour les exportations marocaines, notamment celles des produits horticoles frais et transformés ? Comme annoncé dans notre précédente édition, Rabat n’a pas hésité à interpeller les autorités de l’Union européenne à la veille de la conférence ministérielle du GATT. En effet, M. Filali, ministre d’État aux Affaires étrangères et à la Coopération, avait lancé un ultimatum à la partie européenne pour qu’elle réponde, avant la clôture de la conférence de Marrakech, aux contre-propositions marocaines soumises à Bruxelles pour examen en février dernier. Le communiqué rédigé à cet effet confirme, en effet, l’existence de « contacts intenses », durant les trois semaines précédant la conférence de Marrakech, entre les deux parties. Allal El Maleh

 
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