Entre le Mali et la Mauritanie, un nouvel épisode de turbulences diplomatiques

Entre le Mali et la Mauritanie, un nouvel épisode de turbulences diplomatiques
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Une manifestation de soutien au groupe paramilitaire russe Wagner, à Bamako, en février 2022. FLORENT VERGNES / AFP

Il ne s’agit ni d’une première protestation officielle, ni d’une déclaration de guerre, mais de l’expression de l’exaspération croissante de la Mauritanie à l’égard du Mali, son voisin. Samedi 20 avril, sa ministre de la Défense Hanana Ould Sidi s’est rendue à Bamako pour rencontrer le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, afin de protester contre la multiplication des exactions commises par l’armée malienne et les mercenaires du groupe. La sécurité privée russe Wagner sur les citoyens mauritaniens, le long des 2 000 kilomètres de frontière commune entre les deux pays.

Incursion de Wagner sur le territoire mauritanien au cours de laquelle trois civils ont été blessés par balles, des maisons saccagées, du bétail tué et la destruction de plusieurs points d’eau indispensables à la survie des éleveurs mauritaniens qui transhument au Mali.

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Début avril, des opérations antiterroristes menées par l’armée malienne et des paramilitaires russes dans des villages de cette zone frontalière largement contrôlée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, filiale d’Al-Qaïda au Sahel) ont provoqué la colère de Nouakchott.

Forces mauritaniennes « portera un coup sévère à quiconque tentera d’entrer intentionnellement dans nos frontières », avait déjà prévenu Nani Ould Chrougha, le porte-parole du gouvernement mauritanien, le 9 avril lors d’une conférence de presse. Six jours plus tard, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, accompagné du ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, étaient à Nouakchott pour tenter d’apaiser la situation.

« Des actes criminels récurrents »

En vain. Car le même jour, selon plusieurs sources sécuritaires au Sahel, sept civils mauritaniens ont été tués par l’armée malienne à Falou, à une centaine de kilomètres de la frontière mauritanienne.

Le chef de la diplomatie mauritanienne Mohamed Salem Ould Merzoug a immédiatement convoqué l’ambassadeur du Mali à Nouakchott le 19 avril pour protester contre ces « des attaques répétées contre des citoyens mauritaniens innocents. Cette situation inacceptable persiste malgré les avertissements émis par notre pays en réponse à des incidents similaires.

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Au moins 43 civils mauritaniens ont été tués par les Forces armées maliennes (FAMa) et Wagner le long de la frontière depuis le déploiement de mercenaires russes au Mali début 2022, selon l’ONG Acled. La mort en mars 2022 de 29 Mauritaniens près de la forêt de Wagadou, zone aux mains des jihadistes, à une cinquantaine de kilomètres du territoire mauritanien, a marqué le début du refroidissement des relations diplomatiques entre les deux pays voisins.

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