Manifestations massives pour défendre les universités publiques en Argentine

Manifestations massives pour défendre les universités publiques en Argentine
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A Buenos Aires, étudiants, parents, enseignants, agents universitaires, mais aussi syndicats et membres des partis d’opposition, ont paralysé tout l’après-midi le centre de Buenos Aires, près du parlement, jusqu’à la place de May, siège de la présidence à 2 km, bondée. avec du monde en fin de journée, a constaté l’AFP.

Dans une ambiance festive, des étudiants ont symboliquement brandi un livre à bout de bras à Buenos Aires mardi. — © LUIS ROBAYO / AFP

D’autres rassemblements en province ont mobilisé la soixantaine d’universités publiques du pays, auxquelles se sont joints des instituts privés. A Cordoue (centre), siège de la plus ancienne université du pays fondée au début du XVIIe siècle, le cortège a rassemblé des dizaines de milliers de personnes.

Les universités « en urgence budgétaire »

Les universités publiques, qui accueillent plus de 2,2 millions d’étudiants, se disent « en urgence budgétaire » depuis que le gouvernement a décidé de maintenir, pour l’année universitaire 2024 (qui a débuté en mars) le budget 2023, malgré une inflation de 288 % sur douze mois. Et cela dans le cadre d’une austérité budgétaire tous azimuts, pour viser un « déficit zéro » à la fin de l’année, objectif du gouvernement Milei, et maîtriser l’inflation.

Pour plusieurs établissements, c’est une menace de paralysie, et certaines sections de la prestigieuse UBA ont récemment mis en place des économies d’urgence : espaces communs non éclairés, utilisation restreinte des ascenseurs, horaires réduits des bibliothèques, etc.

La Faculté des sciences exactes de l’UBA, qui a notamment formé le prix Nobel de médecine/physiologie 1984 Cesar Milstein, a mis en place un compte à rebours en ligne jusqu’au jour où son budget 2024 sera épuisé. Au moment de la manifestation de mardi, il lui restait 37 jours, 9 heures et 15 minutes.

Vue aérienne de la manifestation à Buenos Aires mardi. — © EMILIANO LASALVIA / AFP

Des marches dénoncées comme « politiques »

La principale centrale syndicale CGT s’est jointe à la protestation, ainsi que des organisations de gauche radicale et des hommes politiques de l’opposition, cédant ainsi à l’accusation de « manifestation politique » de la part de l’exécutif. Milei a mis de l’huile sur le feu, accusant certaines universités publiques d’être des lieux d’« endoctrinement » de gauche.

Le sous-secrétaire d’État chargé des Universités, Alejandro Álvarez, a mis en garde les manifestants et leurs partisans. “Laissez-les faire ce qu’ils veulent, mais tant que Javier Milei sera président, l’argent public qui va aux universités sera AUDITÉ (…) nous mettons en place une inspection et un audit qui n’existaient pas”, a-t-il indiqué le X .

Lire aussi : L’économie argentine s’effondre sous la tronçonneuse de Javier Milei

Le porte-parole de la présidence, Manuel Adorni, a souligné lundi que l’enseignement public argentin a été dans le passé “un phare éducatif en Amérique” mais que “depuis des décennies, l’université connaît de graves problèmes (…) et de faibles taux d’achèvement des études qui plongent”. « Nous ne pouvons pas remettre en question 200 ans d’histoire. Même avec un budget très réduit, l’UBA fait partie des trois meilleures universités d’Amérique latine », a protesté le doyen de la Faculté de médecine de l’UBA, Luis Brusco.

Manuel Adorni a également rappelé un accord il y a quelques jours pour augmenter les frais de fonctionnement des universités en deux temps, +70% en mars, puis +70% en mai. Loin de l’inflation, mais désormais d’une « discussion réglée », selon lui. “N’espérez pas d’issue du côté des dépenses publiques”, a prévenu lundi soir Milei, claironnant un excédent budgétaire au premier trimestre 2024, sans précédent depuis 2008, grâce à l’austérité. « Notre plan fonctionne », s’est-il vanté.

 
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