Situées sur l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde, les Maldives tombent dans l’orbite chinoise

Situées sur l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde, les Maldives tombent dans l’orbite chinoise
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La Chine remporte les élections législatives aux Maldives. La victoire écrasante du parti du président Mohamed Muizzu lui permettra de remettre l’archipel stratégique de l’océan Indien dans l’orbite de Pékin, estiment diplomates et analystes, sur fond de rivalité entre l’Inde et la Chine.

Selon des résultats préliminaires, le parti de Mohamed Muizzu, le Congrès national du peuple (PNC), disposera de 67 sièges dans ce parlement monocaméral qui ne compte que 93 membres. Un véritable virage législatif puisque le PNC et ses alliés ne disposaient que de huit sièges sous la législature sortante, ce qui a paralysé Mohamed Muizzu, élu en septembre. Les députés avaient ainsi bloqué trois de ses nominations au gouvernement et refusé certaines de ses propositions budgétaires. En revanche, le Parlement sortant, dominé par le Parti démocratique maldivien (MDP) pro-indien de son prédécesseur Ibrahim Mohamed Solih, avait cherché à contrecarrer ses efforts de réorientation de la diplomatie de l’archipel.

Contrats attribués à des entreprises publiques chinoises

Une série de projets, financés et construits par la Chine, devraient désormais avancer. Le plus gros projet concerne la construction d’une île de 30 000 appartements près de Malé, appelée Ras Malé, et qui, selon les analystes, a motivé le vote des électeurs.

Mohamed Muizzu a choisi la Chine en janvier pour sa première visite d’Etat, où il a signé une vingtaine d’accords. En avril, le président a attribué des contrats d’infrastructures à des entreprises publiques chinoises, une décision controversée en pleine campagne pour les élections législatives.

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Une semaine avant le vote, le président des Maldives a attribué des contrats d’une valeur de plus de 250 millions de dollars à des entreprises publiques chinoises pour la construction de trois usines de transformation du poisson. Un autre contrat, d’un montant non divulgué, a été attribué à une entreprise chinoise pour transformer une piste d’atterrissage nationale en aéroport international.

Au final, la Chine est la gagnante de ces élections aux Maldives », a conclu auprès de l’AFP un diplomate occidental à Colombo, capitale du Sri Lanka voisin.

La Chine veut renforcer ses liens, aux dépens de l’Inde

Pékin a également déclaré lundi vouloir renforcer ses liens avec les Maldives, après la victoire du parti présidentiel. ” Nous félicitons les Maldives pour le succès du vote et respectons pleinement le choix du peuple maldivien. », a déclaré lundi Wang Wenbin, porte-parole de la diplomatie chinoise, interrogé sur l’élection.

La Chine est prête à travailler avec les Maldives pour maintenir leur amitié traditionnelle et élargir les échanges et la coopération dans divers domaines », a ajouté le porte-parole.

L’Inde, qui considère les Maldives comme faisant partie de sa sphère d’influence, voit d’un mauvais oeil la présence chinoise dans l’océan Indien et en particulier dans cet archipel où son influence s’est accrue depuis l’élection de Mohamed Muizzu.

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Lors de l’élection présidentielle de l’année dernière, ces derniers s’étaient engagés à expulser les 89 soldats indiens stationnés dans le pays pour piloter trois avions offerts par l’Inde aux Maldives afin d’effectuer des patrouilles sur leur vaste territoire maritime. Le retrait a débuté en mars avec le départ de 25 soldats stationnés dans l’atoll d’Addu, le plus méridional de l’archipel. Le retrait complet doit être effectué avant le 15 mai.

Ancien ministre de l’ex-président Abdulla Yameen

Le président Muizzu, ingénieur civil de 45 ans, a été ministre de la Construction dans le gouvernement de l’ancien président Abdulla Yameen (2013-2018) et responsable de la mise en œuvre de projets d’infrastructures aux Maldives, financés par la Chine. Durant son mandat autocratique, Abdulla Yameen a beaucoup emprunté à la Chine pour des projets de construction, faisant de l’archipel, célèbre pour ses stations balnéaires de luxe, un foyer de rivalité géopolitique.

Abdulla Yameen n’a pas été autorisé à se présenter à la présidentielle en 2023 en raison de sa peine de onze ans de prison pour corruption et blanchiment d’argent. Mais il a soutenu Mohamed Muizzu, arrivé au pouvoir en promettant de le libérer. Abdulla Yameen a promis de poursuivre la campagne anti-indienne, qui a permis à son allié de remporter l’élection présidentielle de septembre dernier.

L’ancien président a finalement été libéré jeudi, suite à l’annulation de sa condamnation par un tribunal. La Haute Cour des Maldives a ordonné un nouveau procès, jugeant que celui qui s’est tenu en 2022 n’avait pas été équitable.

(Avec l’AFP)

 
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