Ethiopie : plus de 50 000 déplacés à cause des combats dans le nord, selon l’ONU

Ethiopie : plus de 50 000 déplacés à cause des combats dans le nord, selon l’ONU
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Plus de 50.000 personnes ont été déplacées par les combats dans une région contestée du nord de l’Ethiopie, a indiqué l’ONU, dix jours après le début des affrontements entre combattants des régions du Tigré et d’Amhara.

Ce regain de violence suscite l’inquiétude de la communauté internationale. Samedi, plusieurs ambassades en Éthiopie, dont la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et les États-Unis, se sont déclarées « préoccupées par les informations faisant état de violences dans les zones contestées du nord de l’Éthiopie » et ont « appelé à la désescalade et à la protection des civils ».

“Le nombre de personnes déplacées par les affrontements armés dans la ville d’Alamata et les Woredas (subdivision administrative, ndlr) de Raya Alamata, Zata et Ofla depuis les 13 et 14 avril a atteint plus de 50 000”, a indiqué l’agence humanitaire (Ocha ) dans un rapport publié lundi soir, citant les autorités locales.

Environ 42 000 d’entre eux ont fui vers le sud, notamment autour de la ville de Kobo, et 8 300 vers la localité de Sekota au nord, détaille Ocha, soulignant que la majorité des personnes déplacées sont « des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées ».

Alamata et les districts voisins sont situés dans la zone Raya, disputée entre les régions du Tigré et de l’Amhara, où des affrontements entre combattants de ces deux ethnies ont éclaté il y a une dizaine de jours.

Rattachées administrativement au Tigré dans les années 1990, les régions de Raya (sud du Tigré) ainsi que celle de Wolkait (ouest du Tigré) sont revendiquées depuis des décennies par l’ethnie Amhara.

Des milices et des « forces spéciales » de la région d’Amhara y sont entrées en novembre 2020, lorsqu’un conflit a éclaté entre les autorités tigréennes du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) et le gouvernement fédéral, et ont installé leur propre administration.

Selon un accord de paix signé entre le gouvernement fédéral et le TPLF en novembre 2022 à Pretoria, les forces Amhara devaient se retirer.

Des besoins humanitaires « croissants »

L’identité exacte des combattants impliqués dans les récents affrontements reste floue.

Mercredi 17 avril, les autorités régionales de l’Amhara ont accusé le TPLF d’avoir « procédé à une invasion (…) en violation totale de l’accord de Pretoria », exigeant que ces forces « quittent rapidement les zones qu’elles contrôlent ».

La veille, le président de l’administration intérimaire du Tigré, Getachew Reda, avait évoqué sur X les « événements dans le sud du Tigré, et dans d’autres territoires occupés ».

Il a affirmé qu’ils ne résultaient pas d’un « conflit entre le gouvernement fédéral et l’administration intérimaire/ou le TPLF », ni d’« un conflit entre les administrations du Tigré et de l’Amhara » mais étaient l’œuvre « d’ennemis tenaces de (la) Pretoria ». accord”.

La situation sur place est impossible à vérifier, les autorités fédérales limitant l’accès à la région.

Selon Ocha, “au 22 avril, la situation sécuritaire dans les villes d’Alamata, Woldiya et Kobo restait calme suite à l’intervention des forces fédérales”, mais était incertaine dans la partie nord vers Sekota.

Même si l’aide humanitaire initiale a été déployée par le gouvernement fédéral et les ONG locales, « les réponses ne répondent pas aux besoins croissants », ajoute OCHA.

État d’urgence

Les nationalistes amhara sont en conflit avec le gouvernement central depuis l’annonce en avril 2023 par les autorités d’Addis de leur volonté de démanteler les « forces spéciales », unités paramilitaires illégales mises en place depuis une quinzaine d’années par plusieurs États régionaux d’Ethiopie. ‘années.

Les nationalistes amhara accusent le gouvernement de vouloir affaiblir leur région.

Depuis, des affrontements opposent à plusieurs reprises les milices et les « forces spéciales » amhara – qui avaient été un allié précieux de l’armée éthiopienne contre les rebelles tigréens – à l’armée.

Face à une recrudescence des violences, le gouvernement fédéral a déclaré l’état d’urgence en août 2023.

 
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