L’armée israélienne mène des raids très violents en Cisjordanie, tuant de nombreux civils.
Jaafar Ashtiyeh/AFP
Les journalistes sur place ont rapporté avoir entendu des explosions et des coups de feu et avoir vu au moins trois maisons bombardées, ainsi que des drones survolant le camp, suggérant une importante présence militaire sur les lieux.
“Les forces de sécurité ont éliminé dix terroristes lors d’affrontements”, a indiqué l’armée dans un communiqué, près de 48 heures après le début de l’incursion au cours de laquelle huit militaires et un agent de la police des frontières ont été blessés. Même si l’armée israélienne affirme que ces opérations visent des groupes armés palestiniens, les civils font très souvent partie des victimes.
Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne fait pour sa part état de « plusieurs personnes tuées et blessées à l’intérieur du camp, mais l’armée empêche les équipes médicales de porter secours aux blessés ».
Des corps sont toujours présents dans les rues, selon le correspondant de l’AFP.
Le ministère rapporte que onze personnes ont été blessées, dont sept par balle. Parmi eux, un secouriste a été touché par un tir, ajoute la même Source dans un communiqué.
Raid « sans précédent »
Selon des habitants contactés par l’AFP, il n’y a plus d’électricité, la nourriture commence à manquer et personne ne peut entrer ni sortir du camp. Les réserves de lait pour les enfants s’épuisent et les personnes atteintes de maladies chroniques, en particulier les patients dialysés, ne peuvent pas recevoir de soins.
“Le siège du camp de Nour-Shams dure depuis plus de 42 heures”, a déclaré Muayad Shaaban, chef de la Commission de résistance aux implantations et au mur, une entité dépendante de l’Autorité palestinienne.
“Cette incursion est sans précédent (…), il y a des tireurs embusqués sur les toits et des forces spéciales déployées” dans le camp, a ajouté M. Shaaban.
“Les Israéliens veulent faire taire la résistance palestinienne en Cisjordanie, notamment dans les camps du nord” du territoire, accuse Hassan Khuraisha, député palestinien, interrogé par l’AFP.
Parmi les victimes, Qais Fathi Nasrallah, 16 ans, est décédé après avoir été « touché à la tête par des tirs israéliens » dans le camp de personnes déplacées de Tulkarem, ont indiqué vendredi le ministère palestinien de la Santé et l’agence de presse palestinienne. Wafa. Salim Faisal Ghanem, 30 ans, a été « tué par les troupes israéliennes » vendredi dans le camp voisin de Nour-Shams, selon Wafa.
Le raid de Nour-Shams intervient sur fond d’intensification des violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.
Au moins 479 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou les colons en Cisjordanie depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Neuf Israéliens, dont cinq membres des forces de sécurité, ont été tués au cours de la même période, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.
(AFP)
