L’Iran minimise la réponse attribuée à Israël, aucune réponse prévue

(Téhéran) Téhéran a minimisé samedi l’attaque de la veille imputée à Israël dans le centre de l’Iran, affirmant qu’il n’y aurait pas de représailles, les deux parties semblant s’éloigner d’une escalade au point où la guerre à Gaza ne connaîtra plus de répit.

Dans un entretien à la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a relativisé l’attaque survenue vendredi à l’aube dans le centre du pays.

« Ce qui s’est passé hier soir n’était pas une attaque. Il s’agissait de deux ou trois drones quadricoptères, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en Iran”, a-t-il plaisanté, ajoutant que “jusqu’à ce qu’il y ait une nouvelle aventure”. [offensive militaire, NDLR] au nom du régime israélien, contre les intérêts de l’Iran, nous ne répondrons pas.

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PHOTO YUKI IWAMURA, PRESSE ASSOCIÉE


Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian s’est exprimé lors d’une réunion du Conseil de sécurité au siège des Nations Unies le 18 avril.

Vendredi, les médias d’État iraniens ont rapporté que des détonations avaient été entendues à l’aube près d’une base militaire dans la région d’Ispahan, après que « plusieurs » petits drones aient été « abattus avec succès » par le « système de défense aérienne » du pays.

Les médias américains, citant des responsables américains, ont affirmé qu’il s’agissait d’une opération israélienne menée en réponse à une attaque sans précédent de drones et de missiles iraniens contre Israël le 13 avril.

Selon Washington Postcitant un responsable israélien qui a requis l’anonymat, l’attaque visait à montrer à l’Iran qu’Israël avait la capacité de frapper à l’intérieur de son territoire.

Un haut responsable du Congrès américain, qui a souhaité rester anonyme, a confirmé à l’AFP une attaque israélienne en Iran. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté ces événements en Iran.

Ce dernier accès de fièvre intervient alors que la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, ne s’est pas calmée et a fait 34 049 morts à Gaza, principalement des civils, selon le Hamas.

Samedi, l’armée israélienne a poursuivi ses frappes contre des « cibles terroristes » dans différents secteurs du territoire palestinien assiégé menacé de famine.

“Réduire l’escalade”

Signe du caractère explosif de la situation, la communauté internationale s’est empressée, au lendemain de l’attaque de vendredi, de lancer des appels au calme.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a souligné que l’« objectif » de son pays et des autres membres du G7, réunis à Capri, en Italie, était la « désescalade ».

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a fait état de contacts avec l’Iran et Israël. « Nous avons dit aux Israéliens que l’Iran ne voulait pas d’escalade », a-t-il déclaré.

Pour le politologue iranien Hamid Gholamzadeh, « l’incident d’Ispahan est un acte de sabotage très insignifiant ».

“Israël […] « Il faut une autre escalade et une autre guerre pour détourner l’attention du monde de la bande de Gaza et impliquer les États-Unis et d’autres dans une guerre pour la défendre », a-t-il déclaré.

Lors de la première attaque directe jamais menée par l’Iran contre le territoire israélien le 13 avril, Israël a affirmé avoir intercepté avec ses alliés, principalement les États-Unis, la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles iraniens.

L’Iran a déclaré avoir agi en « légitime défense » après l’attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1euh avril et a coûté la vie à sept de ses soldats, dont deux officiers supérieurs. Téhéran a accusé Israël, qui n’a ni confirmé ni démenti.

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PHOTO MAHER AL MOUNES, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une attaque israélienne a détruit le consulat iranien à Damas, en Syrie, le 1euh avril.

Le leader du Hamas en Turquie

Les tensions entre Israël et l’Iran surviennent après six mois de guerre dans la bande de Gaza, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël notamment, a pris le pouvoir en 2007.

Israël a lancé une vaste offensive après une attaque sur son territoire le 7 octobre par des commandos du Hamas, soutenus par l’Iran, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, principalement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 250 personnes ont été kidnappées lors de l’attaque et 129 sont détenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon les autorités israéliennes.

Outre le lourd bilan humain et les destructions, les quelque 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine selon l’ONU, qui demande instamment l’entrée de davantage d’aide humanitaire dans ce petit territoire.

L’armée israélienne a indiqué samedi avoir frappé “des dizaines de cibles terroristes”, dont une “base de lancement à Beit Hanoun”, au nord de Gaza, “peu après l’interception d’un missile dans le secteur de la ville”. [israélienne] de Sdérot.

Selon la défense civile de Gaza, une frappe israélienne a tué neuf membres d’une même famille à Rafah, dans le sud du territoire, où sont massés plus d’un million et demi de Palestiniens déplacés selon l’ONU.

Dans ce contexte, le leader du Hamas Ismaïl Haniyeh est arrivé vendredi soir en Turquie et doit être reçu par le président Recep Tayyip Erdogan au moment où le Qatar affirme vouloir « réévaluer » son rôle de médiateur dans le conflit à Gaza.

Le Qatar, qui piétine dans les négociations d’une trêve entre le Hamas et Israël, menace de se retirer sous les critiques d’Israël et de certains démocrates américains. Toutefois, la Turquie, qui entretient des relations avec Israël et le Hamas, pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

 
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