Le parti HDZ, longtemps dominant en Croatie, s’est préparé jeudi à des négociations difficiles pour former une coalition après avoir remporté les élections législatives de mercredi sans majorité et avec un parti d’extrême droite comme faiseur de roi potentiel.
Le parti conservateur pro-européen HDZ (Union démocratique croate) a remporté 61 des 151 sièges au parlement de l’État membre de l’Union européenne, selon les derniers résultats préliminaires, après le dépouillement de 99,79 % des bureaux de vote.
Une coalition dirigée par le Parti social-démocrate (SDP) d’opposition est arrivée en deuxième position avec 42 sièges, un résultat plus faible que prévu après que le président Zoran Milanovic ait déclaré à la surprise générale qu’il se présenterait au poste de Premier ministre pour le SDP.
Le HDZ a été responsable de l’entrée de la Croatie dans l’espace de libre circulation Schengen de l’UE et dans la zone euro l’année dernière. Il a réfuté les accusations d’autoritarisme et de corruption de l’opposition après avoir dominé la politique depuis l’éclatement de la Yougoslavie socialiste en 1991.
Le mouvement d’extrême droite Homeland a pris la troisième place avec 14 sièges, ce qui lui confère un rôle décisif puisque le HDZ a exclu toute collaboration avec le principal parti d’opposition, le SDP. Le mouvement Homeland n’a pas encore clairement choisi le bloc auquel il rejoindra.
“J’espère que nous façonnerons le destin de la Croatie dans les prochains jours”, a déclaré Ivan Penava, membre du mouvement Homeland, ajoutant que le parti s’était engagé à ne rejoindre aucun des blocs, mais qu’il examinerait les différentes options possibles.
La principale condition du parti est de ne pas rejoindre un gouvernement qui inclurait le parti minoritaire serbe SDSS, et la coalition avec le parti vert Mozemo est une « mission impossible », a déclaré Penava.
Le Premier ministre Andrej Plenkovic a invité tous les partis politiques non « exclusifs » aux discussions sur la formation du gouvernement, semblant faire référence au SDP.
M. Plenkovic a déclaré que le HDZ pourrait garantir la stabilité de la Croatie dans un environnement géopolitique difficile.
La courte campagne électorale a été marquée par la rivalité entre M. Plenkovic et M. Milanovic, dont les désaccords portent notamment sur le conflit en Ukraine et les relations avec l’Union européenne, M. Plenkovic étant favorable à une aide à l’Ukraine et M. Milanovic s’y opposant.
D’autres partis d’opposition, comme Mozemo et Most, qui ont obtenu respectivement 10 et 11 sièges, ont appelé tous les partis à s’unir contre le HDZ.
Jeudi, les citoyens de la capitale Zagreb semblaient pour la plupart déçus par les résultats.
“Je m’attends à ce que la situation soit encore pire, elle ne sera pas meilleure, c’est sûr”, a déclaré Leo, un retraité, affirmant que sa pension de 400 euros ne lui permettait pas de couvrir ses dépenses de base. « Ceux qui disent qu’ils vont bien, d’accord, ils fouillent dans les poubelles, ce sont eux qui ont voté le plus.
