En Géorgie, 20 000 manifestants après le premier vote d’une loi sur « l’influence étrangère »

En Géorgie, 20 000 manifestants après le premier vote d’une loi sur « l’influence étrangère »
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20 000 manifestants contre la loi sur « l’influence étrangère »

Publié aujourd’hui à 22h13 Mis à jour il y a 1 heure

Environ 20.000 personnes ont manifesté mercredi en Géorgie contre le vote en première lecture d’un texte sur “l’influence étrangère”, comparé à une loi russe répressive sur les “agents étrangers” et perçu comme un obstacle aux ambitions européennes de ce pays du Caucase.

Le projet de loi, qui suscite des rassemblements massifs depuis le début de la semaine, vient de franchir une étape législative majeure en recevant l’aval des députés du parti Rêve géorgien, au pouvoir, lors d’un vote boycotté par l’opposition.

Deux autres lectures devraient suivre, un processus qui pourrait prendre des semaines, d’autant que la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, pro-européenne et en conflit avec le gouvernement, pourrait alors mettre son veto. Les députés proches du pouvoir disposent cependant d’une majorité suffisante pour en venir à bout.

Liberticide

Selon ses détracteurs, cette législation est répressive et pourrait menacer le rapprochement de la Géorgie, ancienne république soviétique, avec l’Union européenne.

Dans la soirée, environ 20 000 personnes se sont rassemblées devant le Parlement, bloquant l’artère principale de la capitale face à des centaines de policiers anti-émeutes, avant de défiler vers les bureaux du Premier ministre pour exiger qu’il vienne à leur rencontre, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Non à la loi russe ! » » ont proclamé les participants, tandis que résonnaient les notes de l’hymne national géorgien et de l’Ode à la joie, l’un des symboles de l’Europe.

Le texte est comparé à la législation russe sur les « agents étrangers » utilisée par le Kremlin depuis 2014 pour persécuter les voix dissidentes, les ONG et les médias indépendants.

“Triste jour”

“C’est un triste jour pour la Géorgie car notre gouvernement a fait un pas de plus vers la Russie et s’éloigne de l’Europe”, a déclaré un manifestant, Makvala Naskidashvili. “Mais je suis aussi heureuse de voir une telle unité parmi la jeunesse”, a ajouté cette femme de 88 ans. Ces jeunes « sont de fiers Européens et ne laisseront personne gâcher leur rêve européen ».

Des rassemblements ont également eu lieu dans plusieurs autres villes du pays, dont la deuxième Batoumi, selon l’agence de presse Interpress. Lundi et mardi, d’autres manifestations ont été organisées. La police anti-émeute a pourchassé certains manifestants dans les rues autour du Parlement, en brutalisant ou en arrêtant certains. Les médias géorgiens ont assuré que leurs journalistes avaient également été maltraités par la police.

Si le projet de loi est adopté, les organisations qui reçoivent plus de 20 % de leur financement de l’étranger seront obligées de s’enregistrer comme « organisations poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère », sous peine d’amendes. .

« Très inquiétant »

L’UE, qui a accordé en décembre le statut de candidate à la Géorgie, a demandé l’abandon du texte, estimant qu’il allait à l’encontre du programme de réformes que ce pays doit entreprendre pour progresser sur la voie de l’indépendance. adhésion.

Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, et le commissaire européen à l’élargissement, Oliver Varhelyi, ont déclaré que le vote de mercredi était « très préoccupant ». « Une adoption définitive de cette législation aurait des conséquences négatives » sur les ambitions européennes de la Géorgie, estiment-ils, estimant qu’une telle loi n’est « pas alignée » sur les valeurs de l’UE. Washington a exprimé des préoccupations similaires.

Le gouvernement géorgien assure que le texte vise uniquement plus de « transparence » dans le financement des organisations.

Le Premier ministre Irakli Kobakhidze, à l’origine du projet de loi, a accusé certains groupes de la société civile de tenter d’impliquer la Géorgie dans la guerre en Ukraine et de vouloir déclencher une révolution. “En avant, dignement, vers l’Europe !”, a-t-il déclaré, tout en assurant que les dirigeants occidentaux critiquent ce texte sans avancer d’arguments.

Malgré des déclarations hostiles à l’Occident, Irakli Kobakhidze a déclaré que l’adhésion à l’OTAN et à l’Union européenne serait sa priorité.

« Provocation directe »

Des élections législatives, considérées comme un test, sont prévues dans le pays en octobre. De son côté, la présidente Zourabichvili a estimé que la mesure allait à l’encontre de « la volonté de la population ». « Il s’agit d’une provocation directe, d’une stratégie russe de déstabilisation », a-t-elle déclaré.

Lundi, députés du gouvernement et de l’opposition en sont venus aux mains lors d’un échange sur le texte, provoquant une bagarre à l’hémicycle. Une première version de ce projet de loi a été abandonnée en mars 2023 après des manifestations massives dispersées par la police.

AFP

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