Les droits sexuels et reproductifs des femmes en danger dans le monde, inquiète l’ONU

Les droits sexuels et reproductifs des femmes en danger dans le monde, inquiète l’ONU
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Racisme, sexisme, politisation… le corps des femmes et des filles est devenu un « champ de bataille », mettant en péril 30 ans de progrès en matière de santé sexuelle et reproductive, s’inquiète mercredi l’ONU.

Baisse de 34% du taux de mortalité maternelle entre 2000 et 2020, baisse de près de 20% du taux de grossesses non désirées depuis le début des années 1990… les progrès réalisés en matière de droits sexuels et reproductifs sont significatifs mais ralentissent ou stagnent, révèle un rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).

Il y a trente ans, lors d’une conférence au Caire, 179 pays s’engageaient à placer la santé reproductive au cœur du développement durable, « ouvrant la voie à des décennies de progrès », souligne Natalia Kanem, la directrice exécutive de l’UNFPA, dans ce rapport sur l’état des lieux. de la population mondiale.

Depuis lors, le nombre de femmes utilisant des contraceptifs a doublé et aujourd’hui, au moins 162 pays ont adopté des lois contre la violence domestique.

Mais des millions de femmes et de filles ont été privées de ces avancées en raison de considérations liées à leur identité ou à leur origine, l’UNFPA soulignant le rôle joué par « le racisme, le sexisme et d’autres formes de discrimination ».

Outre la question des « droits humains », « une partie du problème actuel réside aussi dans la volonté de politiser le corps des femmes et d’en faire un champ de bataille », que ce soit par exemple sur les questions liées à la fertilité et à l’avortement, a expliqué Mme Kanem à une conférence de presse.

Bref, a-t-elle déploré, « la reproduction humaine est politisée ».

Son constat est amer : « Les progrès ralentissent et, à bien des égards, ils sont même complètement bloqués » et pourraient même être inversés.

Selon le rapport, il n’y a pas eu de réduction de la mortalité maternelle depuis 2016 et, dans un nombre alarmant de pays, les taux augmentent, tandis que la violence sexiste reste répandue.

En outre, près de la moitié des femmes sont toujours incapables de prendre des décisions concernant leur propre corps ou d’exercer leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive.

Avortement et pression politique

Interrogée sur la question du droit à l’avortement qui est au cœur de la campagne électorale aux Etats-Unis cette année, Mme Kanem a souligné que l’ONU ne prend pas position sur les politiques des Etats.

Mais il est clair à ses yeux que « les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions (…) sont une cause majeure des taux élevés de mortalité maternelle dans le monde ».

« Les efforts visant à protéger la vie et le bien-être des femmes et des filles ne devraient pas être soumis à des pressions politiques ou arrêtés en fonction du gouvernement en place », a-t-elle également statué.

Autre préoccupation partagée par Mme Kanem : les mutilations génitales féminines, qui ont augmenté de 15 % depuis 2016 dans le monde. Le dernier exemple en date est celui de la Gambie, où l’Assemblée nationale a commencé début mars à examiner un projet de loi visant à lever l’interdiction.

Le rapport montre également que les inégalités au sein des sociétés et des systèmes de santé se creusent : les femmes et les filles pauvres, appartenant à des groupes minoritaires ethniques et autochtones, souffrant de handicaps, prises en proie à des conflits ou appartenant à la communauté LGBT+ sont confrontées à des difficultés sexuelles et reproductives accrues. risques pour la santé.

Ainsi, une femme africaine souffrant de complications lors de la grossesse ou de l’accouchement a environ 130 fois plus de risques de mourir qu’une femme européenne ou nord-américaine.

Des poches d’inégalité persistent au sein des pays ou des régions.

Sur le continent américain, les femmes afro-américaines sont plus susceptibles de mourir en couches que les femmes blanches et, aux États-Unis, elles ont un taux de mortalité maternelle trois fois supérieur à la moyenne nationale.

Et à Madagascar, les femmes les plus riches ont cinq fois plus de chances que les plus pauvres de bénéficier de l’assistance d’un personnel qualifié lors de l’accouchement.

 
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