Afrique du Sud, élections à risque pour l’ANC (2/2). Crise économique – .

Afrique du Sud, élections à risque pour l’ANC (2/2). Crise économique – .
Descriptive text here

Dans ma précédente chronique, j’évoquais les enjeux politiques qui fragilisent la position du président Cyril Ramaphosa à la veille d’élections cruciales pour l’avenir du pays. À cela s’ajoutent les multiples chocs subis par l’Afrique du Sud en 2022 et 2023, comme l’intensification des coupures d’électricité. A cet égard, la SARB (South African Reserve Bank) estime l’impact sur la croissance de ces délestages électriques à 2 points de PIB, qui a enregistré des niveaux sans précédent en 2023, après une année déjà record en 2022.

Quant aux grands mouvements sociaux, ils ont eu un impact significatif sur la croissance, qui devrait osciller autour de 0,2% pour 2023. Or, pour remédier simplement à la pauvreté, un taux de 5% serait nécessaire.

L’Afrique du Sud, qui est la deuxième économie d’Afrique sud-saharienne derrière le Nigeria, voit tous ses secteurs traverser une crise profonde :

L’industrie minière (or, platine, diamant, ferrochrome, charbon…) représentait il y a quelques années 10 % du PIB sud-africain, contre 5 % aujourd’hui. Elle emploie 8 % de la population active et est le premier employeur du pays avec 500 000 emplois directs, après avoir perdu près de 300 000 emplois au cours des dix dernières années. Les pertes de production et de revenus, combinées à des coûts d’exploitation en constante augmentation et à des coupures d’électricité dramatiques, ont entraîné la fermeture de puits secondaires et le licenciement de milliers de mineurs. Or, dans les zones d’extraction, toute l’économie dépend des mines.

Dans les années 2000, pour relancer la production, il était urgent d’investir des sommes colossales. Toutefois, cela n’a pas été fait. De plus, le climat social a découragé les investisseurs qui ont choisi de « déplacer » leurs activités vers les pays émergents dans lesquels, contrairement à l’Afrique du Sud, le monde syndical est inexistant.

L’agriculture commerciale (3 % du PIB en moyenne entre 2020 et 2023) a également perdu plusieurs centaines de milliers d’emplois, les interventions de l’État et de l’ANC et les contraintes sur la main-d’œuvre ayant eu pour conséquence d’encourager les agriculteurs blancs à se mécaniser, ce qui a encore amplifié le mouvement migratoire depuis les zones rurales. vers les villes, principalement vers les régions de Johannesburg et du Cap. Puis, mardi 27 février 2018, le Parlement sud-africain a voté le lancement d’un processus de nationalisation-expropriation sans compensation de 35 000 agriculteurs blancs. Un vote qui aura pour conséquence de ruiner les outillages, les garages, les coopératives, les sociétés de vente ou de location de matériel agricole et, plus généralement, tout ce qui, directement ou indirectement, dépend directement ou indirectement de l’agriculture. Tout un secteur adossé à une chaîne de PME sera ainsi jeté à la faillite, avec des centaines de milliers de chômeurs noirs supplémentaires. Or, le taux de chômage officiel atteint 32,9% en 2023 (62,1% chez les jeunes). Le taux de pauvreté était de 20,5%.

Pour 2024, les prévisions de croissance ne sont pas très encourageantes : le FMI et la SARB tablent sur une croissance du PIB respectivement de 0,1% et 0,3%, en raison des difficultés structurelles, de la somme des problèmes d’approvisionnement en électricité, et plus généralement du coût et de la qualité des services clés (transports). , logistique, télécommunications). Le tout avec le service de la dette qui constitue le troisième poste de dépense.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Guerre en Ukraine | Washington appelle ses alliés à donner des systèmes Patriot à l’Ukraine