Israël et le Hamas en guerre, jour 188

Israël et le Hamas en guerre, jour 188
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Les menaces de représailles de l’Iran ont encore accru jeudi les tensions au Moyen-Orient, au moment où Israël et le Hamas semblent maintenir leurs exigences face à une proposition des médiateurs de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza.


Publié à 6h26

Mis à jour à 7h10

Belal ALSABBAGH avec Sophie MAKRIS à Jérusalem

Agence France-Presse

Les bombardements israéliens ont visé jeudi le territoire palestinien, notamment le sud, selon des témoins, tandis que les pays médiateurs attendent des réponses à leur dernière proposition de trêve liée à la libération des otages détenus à Gaza depuis le début de la guerre le 7. octobre.

Alors que les négociations s’éternisent, la guerre à Gaza déclenche une nouvelle poussée de fièvre dans la région.

L’Iran « menace de lancer une attaque significative contre Israël », a déclaré mercredi le président américain Joe Biden. Il a assuré son allié de son soutien « indéfectible », malgré les tensions entre les deux pays autour de la conduite de l’offensive israélienne contre le Hamas.

Le guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei, dont le pays soutient le mouvement islamiste palestinien, a assuré mercredi qu’Israël serait « puni » après une attaque meurtrière qui lui est attribuée le 1euh Avril en Syrie.

Cette frappe a détruit le consulat iranien à Damas et fait 16 morts, dont sept membres du Corps des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, selon une ONG.

“Si l’Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël répondra et attaquera l’Iran”, a répondu le ministre israélien des Affaires étrangères en persan.

Face à ces tensions, la Russie a “fermement recommandé” jeudi à ses citoyens d’éviter de voyager dans la région, “notamment en Israël, au Liban et dans les Territoires palestiniens”.

« Nous ferons tout notre possible pour protéger la sécurité d’Israël », a déclaré Joe Biden, exhortant le Hamas à « avancer » sur l’offre de trêve à Gaza.

« Des exigences claires »

La guerre a éclaté le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, faisant 1.170 morts, pour la plupart des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été kidnappées et 129 restent détenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.

En représailles, Israël s’est engagé à anéantir le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste au même titre que les États-Unis et l’Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu’à présent 33 482 morts à Gaza, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Jeudi, l’armée israélienne a annoncé avoir mené dans la nuit « une opération de précision au centre de la bande de Gaza », « afin d’éliminer les agents terroristes ».

La dernière proposition avancée par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte prévoit dans un premier temps une trêve de six semaines ainsi que la libération de 42 otages détenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens emprisonnés par Israël, l’entrée de 400 à 500 camions de l’aide humanitaire quotidienne dans la bande de Gaza et le retour chez eux des habitants du nord du territoire déplacés par la guerre, selon une Source du Hamas.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a déclaré mercredi que la mort dans une frappe israélienne de trois de ses fils dans le nord de la bande de Gaza ne ferait pas vaciller le mouvement islamiste, au pouvoir sur le territoire depuis 2007, dans ses revendications. envers Israël.

« Nos revendications sont claires et nous n’y renoncerons pas. Si l’ennemi croit que le fait de prendre pour cible mes fils au plus fort des négociations et avant que le Hamas ne donne sa réponse poussera le mouvement à changer de position, il a tort », a déclaré M. Haniyeh, basé à Doha, à la chaîne qatarie Al- Jazira.

Le Hamas exige, avant tout accord, un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de Gaza, une augmentation significative de l’aide humanitaire, un retour des déplacés et un accord « sérieux » sur l’échange d’otages et de prisonniers palestiniens.

– « Tristesse et dévastation »

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne cesse de répéter que la guerre se poursuivra jusqu’à la victoire sur le Hamas et la libération de tous les otages. Il maintient notamment son projet d’offensive terrestre sur la ville de Rafah, à la frontière avec l’Egypte à l’extrémité sud de la bande de Gaza, qu’il considère comme le dernier bastion majeur du Hamas.

Ce projet suscite l’opposition de nombreuses capitales étrangères, à commencer par Washington, qui craignent de lourdes pertes civiles dans la ville devenue refuge pour un million et demi de personnes, selon l’ONU, en majorité des déplacés ayant fui la guerre plus au nord.

Israël a annoncé le 7 avril que ses soldats quittaient Khan Younes, la grande ville du sud de Gaza transformée en champ de ruines, après plusieurs mois de combats, afin de préparer l’offensive sur Rafah, à quelques kilomètres de là.

Israël, qui assiège complètement la bande de Gaza depuis le début de la guerre, a annoncé ces derniers jours avoir autorisé l’entrée d’une aide humanitaire accrue sur le territoire menacé par la famine, dans le but d’atteindre en moyenne 500 camions. par jour, soit le seuil d’avant-guerre.

Pour Ahmed Qishta, réfugié à Rafah, comme pour tous les Gazaouis qui célèbrent cette année l’Aïd el-Fitr au milieu des ruines, la fête marquant la fin du Ramadan, ces mesures n’y changent rien.

“Nous n’avons jamais vécu un Eid comme celui-ci, plein de tristesse, de peur, de destruction et de dévastation”, a déclaré à l’AFP ce père de quatre enfants.

 
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