Les députés adoptent définitivement le pacte sur l’asile et la migration

Les députés adoptent définitivement le pacte sur l’asile et la migration
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Au cours d’une séance plénière brièvement interrompue par les protestations des militants des droits de l’homme, les dix textes de ce « Pacte sur la migration et l’asile » ont été approuvés par le Parlement européen réuni à Bruxelles.

Cette réforme renforce les contrôles aux arrivées aux frontières du bloc et instaure un système de solidarité entre les États membres.

“Nous avons écrit une page d’histoire”, s’est réjouie la présidente du Parlement européen Roberta Metsola. « Nous travaillons là-dessus depuis plus de dix ans. Mais nous avons tenu parole. Un équilibre entre solidarité et responsabilité. C’est la voie européenne”, a-t-elle réagi sur X.

Le chancelier allemand Olaf Scholz y a vu une « mesure historique indispensable » qui « limite l’immigration irrégulière et soulage enfin les pays particulièrement touchés ».

En Europe, au moins 117 personnes incriminées pour avoir aidé des migrants

“Merci d’avoir eu le courage de faire des compromis”, s’est félicitée la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, saluant un “grand succès”.

« Il est temps de remédier à notre politique migratoire défaillante », a insisté avant le vote le dirigeant, qui avait présenté cette proposition de Pacte migratoire en septembre 2020, après l’échec d’une précédente tentative de réforme, au lendemain de la crise des réfugiés de 2015. -2016.

Les trois principales familles politiques européennes – PPE (droite), Socialistes et Démocrates (S&D) et Renew Europe – ont globalement soutenu ce pacte, qui a suscité l’opposition d’une grande partie de l’extrême droite, mais aussi des Verts, de la gauche radicale et certains socialistes.

«Sortez du statu quo»

L’eurodéputée française Fabienne Keller (Renew Europe), rapporteure d’un des règlements clés, relatif aux procédures d’asile, s’est dite « fière » du vote, « qui permet à l’Europe de s’éloigner du statu quo » quoi.

Manfred Weber, président du PPE, le premier groupe au Parlement, s’est également félicité du résultat. « Nous veillerons à ce que les dispositions du pacte soient correctement mises en œuvre. Ce sont les États et non les passeurs qui décideront qui entre dans l’UE », a-t-il commenté.

La réforme, qui a fait l’objet d’un accord politique en décembre, devra désormais être formellement validée par les Etats membres, probablement à la fin du mois. L’objectif des négociateurs est une adoption définitive avant les élections européennes de juin.

Pourquoi l’Europe veut durcir le ton avec un nouveau pacte migratoire

Parallèlement à cette réforme, qui ne s’appliquera qu’en 2026, l’UE multiplie les accords avec les pays d’origine et de transit des exilés (Tunisie, Mauritanie, Egypte) pour tenter de réduire le nombre d’arrivées à ses frontières.

L’UE est confrontée à une augmentation des demandes d’asile, qui ont atteint 1,14 million en 2023, leur niveau le plus élevé depuis 2016, selon l’Agence européenne pour l’asile. Les entrées « irrégulières » dans l’UE sont également en augmentation, pour atteindre 380 000 en 2023, selon Frontex.

La réforme met en place un « filtrage » obligatoire des migrants arrivant aux frontières de l’UE, consistant à les enregistrer dans la base de données commune Eurodac.

« Pacte de la honte »

Une « procédure aux frontières » est prévue pour ceux qui sont statistiquement les moins susceptibles d’obtenir l’asile : ils seront retenus dans des centres pendant que leur dossier sera examiné de manière accélérée, dans le but de refouler plus rapidement les personnes déboutées. .

Quelque 161 organisations de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch, Amnesty International, l’International Rescue Committee et Oxfam, avaient appelé les députés européens à rejeter le Pacte, s’inquiétant de « la détention de familles avec enfants » et d’une « criminalisation » des exilés.

“Le pacte tue, votez non”, scandaient certains militants présents dans les tribunes au sommet de l’hémicycle lors de la séance de vote.

Mêmes griefs à gauche de l’échiquier politique. “C’est un effondrement des valeurs”, a critiqué l’élu français Mounir Satouri (Verts). “C’est un pacte de honte, car il supprime le droit individuel à l’asile”, a dénoncé la députée allemande Cornelia Ernst (GUE, gauche radicale).

La règle actuelle selon laquelle le premier pays d’entrée d’un migrant dans l’UE est responsable de sa demande d’asile est maintenue avec quelques ajustements. Mais pour aider les pays où arrivent de nombreux exilés, comme l’Italie, la Grèce ou l’Espagne, un système de solidarité obligatoire est organisé.

Les autres États membres doivent contribuer en prenant en charge les demandeurs d’asile (délocalisations) ou en apportant une contribution – financière ou matérielle – au profit du pays sous pression migratoire. Une manière de tenter de vaincre l’opposition de la Hongrie et de la Pologne à tout quota de réfugiés – même si ces deux pays restent hostiles à la réforme.

Une proposition fustigée par l’extrême droite. L’eurodéputé français Jordan Bardella (groupe Identité et Démocratie) a accusé l’UE d’avoir choisi « la voie de la faiblesse et celle de la légèreté ».

 
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