La journaliste russe Antonida Smolina a eu droit à la visite quelque peu surprenante d’un policier à la fin de la semaine dernière. “Il m’a dit qu’un certain Valeri Nikolaïevitch P. avait porté plainte contre moi”, raconte-t-elle sur le réseau social Vkontakte. Selon le média indépendant Astra, une photo publiée sur les réseaux sociaux semble poser problème, rapporte « Le Monde ». L’image en question montrait Antonida Smolina posant tout sourire au bord de la mer, emmitouflée dans une doudoune jaune sous un ciel vaguement bleu.
L’homme qui a porté plainte estime que ces couleurs jaune et bleue rappellent l’Ukraine et évoquent ainsi « des associations avec des symboles ennemis, discréditant notre gouvernement et notre armée ». Des accusations que la journaliste de 38 ans trouve ridicules : “Mon salaire ne me permet pas d’acheter de nouveaux vêtements à chaque fois que l’évaluation publique d’une couleur change”, a rétorqué Antonida Smolina, originaire de la région de Vologda (nord).
Le trentenaire a dû rédiger une réponse formelle à cette accusation et la police doit maintenant décider des suites à donner à cette affaire. « Le message qui a tant offensé Valeri P. n’a rien à voir avec la politique, mais la politique tue l’âme de mes compatriotes. Et ça fait peur», a déploré le journaliste. Elle a également expliqué au média indépendant Baza qu’elle a décidé de parler de cet incident pour rendre la population attentive. « Rien ne garantit que les gens autour de vous soient normaux », a-t-elle prévenu.
