Le Parlement européen adopte le « pacte sur les migrations »

Le Parlement européen adopte le « pacte sur les migrations »
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Les députés européens ont voté mercredi 10 avril à Bruxelles le « pacte sur les migrations ». GEERT VANDEN WIJNGAERT / AP

Le Parlement européen a adopté, mercredi 10 avril, lors d’une mini séance plénière à Bruxelles, le « pacte migratoire », une vaste réforme de la politique migratoire européenne. Ce « pacte sur la migration et l’asile », qui comprend une dizaine de textes législatifs, renforce notamment les contrôles aux arrivées aux frontières de l’Union européenne (UE) et met en place un système de solidarité entre États membres dans la répartition des réfugiés.

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La réforme introduit un “filtration” obligatoire pour les migrants arrivant aux frontières de l’UE, en les enregistrant dans une base de données commune, Eurodac. UN « procédure à la frontière » est prévu pour ceux qui sont statistiquement les moins susceptibles d’obtenir l’asile : ils seront retenus dans des centres pendant que leur dossier sera examiné de manière accélérée, dans le but de refouler plus rapidement les personnes déboutées.

La règle actuelle selon laquelle le premier pays d’entrée d’un migrant dans l’UE est responsable de sa demande d’asile est maintenue, avec quelques ajustements. Mais un système de solidarité obligatoire est organisé pour aider les pays où arrivent de nombreux exilés, comme l’Italie, la Grèce ou l’Espagne.

Les autres États membres doivent contribuer en prenant en charge les demandeurs d’asile (délocalisations) ou en apportant une contribution – financière ou matérielle – au profit du pays sous pression migratoire. Une manière de tenter de vaincre l’opposition de la Hongrie et de la Pologne à tout quota de réfugiés, même si ces deux pays restent hostiles à la réforme.

Une « étape historique indispensable » pour Olaf Scholz

“Nous avons écrit une page d’histoire”s’est réjouie la présidente du Parlement européen Roberta Metsola. « Nous travaillons là-dessus depuis plus de dix ans. Mais nous avons tenu parole. Un équilibre entre solidarité et responsabilité. C’est la manière européenne »elle a réagi sur X.

Le chancelier allemand Olaf Scholz y a vu un “pas d’histoire essentielle” OMS « limite la migration irrégulière et soulage enfin les pays particulièrement touchés ».

“Merci d’avoir eu le courage de faire des compromis”a salué la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, en saluant un “grand succès”. « Il est temps de remédier à notre politique migratoire défaillante »avait insisté avant le vote le dirigeant, qui avait présenté cette proposition de Pacte sur les migrations en septembre 2020, après l’échec d’une précédente tentative de réforme, au lendemain de la crise des réfugiés de 2015-2016.

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Ce « pacte migratoire », globalement favorable aux trois principales familles politiques européennes – Parti populaire européen (PPE, droite), Socialistes et Démocrates et Renew Europe – a en revanche suscité l’opposition d’une grande partie de l’extrême droite, mais aussi les Verts, la gauche radicale et certains socialistes. La réforme a fait l’objet d’un accord politique en décembre 2023 et a été approuvée en février par une commission parlementaire.

Augmentation des demandes d’asile

Quelque 161 organisations de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch, Amnesty International, International Rescue Committee et Oxfam, ont appelé les députés européens à rejeter l’accord, craignant « détentions de familles avec enfants » et un «criminalisation» exilés. Mêmes reproches à gauche : “c’est un effondrement des valeurs”a fustigé l’élu français Mounir Satouri (Verts).

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A l’inverse, à l’extrême droite, les nouvelles règles sont jugées insuffisamment restrictives. « Il y a des forces politiques qui veulent que l’immigration soit un sujet toxique et impossible à gérer » dénoncé, mardi, la commissaire européenne, Ylva Johansson, à l’origine de la proposition de pacte.

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Parallèlement à cette réforme, qui ne s’appliquera qu’en 2026, l’UE multiplie les accords avec les pays d’origine et de transit des exilés (Tunisie, Mauritanie, Egypte) pour tenter de réduire le nombre d’arrivées à ses frontières. L’UE est confrontée à une forte augmentation des demandes d’asile, qui ont atteint 1,14 million en 2023, leur niveau le plus élevé depuis 2016, selon l’Agence européenne pour l’asile. Les entrées “irrégulier” dans l’UE sont également en augmentation, pour atteindre 380 000 en 2023, selon Frontex.

Après le vote, le pacte devra encore être formellement approuvé par les États membres. La Commission européenne présentera un plan de mise en œuvre d’ici juin. De nombreuses questions restent sans réponse, ce qui suscite une incertitude quant au fonctionnement du système.

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Le Monde avec l’AFP

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