Selon Le Monde, qui a relayé l’information de sa mort, Alexandre Demidenko aurait permis à quelque 900 Ukrainiens de rentrer chez eux. Il les a accueillis chez lui puis les a emmenés au seul poste frontière ouvert entre l’Ukraine et la Russie, à Kolotilovka-Pokrovka. C’est là-bas à proximité qu’a commencé le calvaire d’Alexandre Demidenko, en octobre 2023. Nos confrères français expliquent qu’il a été arrêté alors qu’il apportait une civière à un réfugié ukrainien malade. Depuis trois jours, la famille du sexagénaire russe n’a reçu aucune nouvelle de lui. Les autorités russes ont ensuite annoncé qu’elles l’inculperaient de « consommation d’alcool en public », avant de le placer en détention provisoire. Dix jours plus tard, il a été ramené à son domicile lors d’une perquisition à laquelle sa femme a assisté. A l’époque, elle avait pris des photos du corps de son mari, marqué de contusions et de traces de violences.
Après cet épisode, Alexandre Demidenko est retourné en prison, accusé d’un nouveau délit : détention illégale d’explosifs. Mais selon le couple russe, cela n’est pas justifié, car les autorités ont simplement trouvé dans leur jardin une grenade datant de la Seconde Guerre mondiale.
Depuis ces événements, la famille de l’opposant russe ne peut plus le voir ni l’entendre. Enfermé en prison, Alexandre Demidenko a notamment été privé de parloir. C’est son avocat, souhaitant lui rendre visite le 8 avril, qui a appris auprès des autorités pénitentiaires que son client était décédé en prison. L’établissement parle d’un suicide le 5 avril, dont la famille n’a donc pas été informée. Ce dernier a lancé un appel aux dons pour financer les obsèques du bénévole décédé.
