Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé mardi à créer un mécanisme financier européen dédié à la sécurité et à la défense. Il affirme : « la guerre est à l’horizon. Elle ne débutera pas contre nous demain, mais on ne peut pas nier la réalité. »
Le plus haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a mis en garde contre un changement de locataire à la Maison Blanche après l’élection présidentielle américaine de novembre. Pour Josep Borrell, le « parapluie américain » qui protège l’Europe depuis la guerre froide ne sera pas ouvert indéfiniment.
“Nous devons construire notre propre capacité d’action et de défense”, a-t-il souligné devant un parterre de diplomates et d’industriels à l’initiative du Forum de la nouvelle économie (NEF) à Bruxelles.
La concurrence croissante entre les grandes puissances, les conflits de haute intensité entre États, la militarisation des dépendances économiques, la cyberguerre et la désinformation font partie de la réalité européenne, a insisté M. Borrell.
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L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sera toujours « absolument irremplaçable », mais un « pilier européen » doit émerger au sein de cette alliance.
Cela passerait par la création d’un instrument financier intergouvernemental comparable au mécanisme mis en place lors de la crise financière et monétaire de 2008-2010. La menace existentielle qui pèse sur l’Union européenne l’exige, selon Josep Borrell.
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Il voit l’UE entrer dans une nouvelle phase de sa construction, à savoir la création d’une Europe de la défense. Josep Borrell prédit une concurrence entre les institutions européennes lors de la prochaine législature sur ce sujet. La Commission européenne préconisera d’accorder davantage de pouvoirs à l’UE, tandis que les États membres seront réticents à céder leur souveraineté, selon lui.
« La guerre en Ukraine a révélé le monde tel qu’il est et non tel que nous le souhaitions (…) La possibilité d’une guerre conventionnelle de haute intensité en Europe n’est plus un fantasme. Nous devons tout faire pour l’empêcher », a-t-il conclu.
